Élisabeth Lindenmayer et Angela Kane nommées à des postes-clés à l’Onu

New York (NATIONS UNIES), de Sylviane ZEHIL À l’occasion de la Journée internationale de la femme, toutes les agences des Nations unies à travers le monde participent aujourd’hui à cette manifestation par une série d’activités dans leurs secteurs respectifs. À cette occasion, le secrétaire général de l’Onu vient de nommer deux femmes à des postes de haut niveau aux Nations unies. À New York, la commémoration aura lieu au siège de l’Onu, en présence de M. Kofi Annan, du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Lee Jong-wook, de Nour de Jordanie, de la sous-secrétaire générale des Nations unies et conseillère pour la parité des sexes et la promotion de la femme, Mme Angela King, et de nombreuses personnalités du monde onusien, y compris l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida. M. Shashi Tharoor, chef du département de l’information (DPI), dirigera les débats. À Genève, l’agence de l’Onu qui supervise la lutte contre le sida, l’Onusida, prévoit la projection en avant-première d’un film montrant les difficultés auxquelles doivent faire face les femmes confrontées à la menace de ce mal. Et l’OMS s’apprête à faire projeter un film intitulé Les femmes à la tête du changement, qui sera suivi d’un débat. Le Programme alimentaire mondial de l’Onu (PAM) a lui aussi annoncé qu’il adopterait le thème « Les femmes au centre de la sécurité alimentaire ». Cette célébration est aussi l’occasion de discussions sur les solutions à trouver pour aider les femmes en situation de conflit. Le Fonds de développement des Nations unies pour les femmes (Unifem) estime que l’année 2004 est cruciale pour la femme car elle marque le début des préparatifs pour la commémoration en 2005 du dixième anniversaire de la quatrième conférence des femmes, à Beijing, établissant un nouveau cadre de référence de la promotion de la femme. L’Unifem, qui travaille à la promotion de l’autonomie des femmes et l’égalité des sexes, axe son action sur trois domaines : renforcer la capacité économique des femmes, engendrer la conduite des affaires publiques et la direction, et promouvoir les droits de la femme. Rôle pivot des femmes à l’Onu Kofi Annan est convaincu de la nécessité de rétablir l’équilibre entre les hommes et les femmes aux Nations unies. Depuis son arrivée à la tête de l’Onu, les femmes jouent un rôle pivot dans la hiérarchie exécutive de l’organisation. Œuvrant en faveur de la reconnaissance du rôle fondamental joué par les femmes dans les processus social, économique et politique, le secrétaire général insiste pour une plus grande participation des femmes au pouvoir et leur accession à l’indépendance économique, à la suppression des inégalités dans les domaines de l’alimentation, l’alphabétisation, l’éducation et la formation, l’emploi, l’accès aux soins de santé primaires... Pour marquer la Journée internationale de la femme, Kofi Annan a annoncé vendredi dernier la nomination de la Française Élisabeth Lindenmayer au poste de chef de cabinet adjoint au bureau exécutif du secrétaire général et de l’Allemande Angela Kane aux fonctions de sous-secrétaire générale au département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences. Lors d’une interview publiée par L’Orient-Le Jour en septembre 1998, Mme Lindenmayer avait déclaré : « Je témoigne en tant que femme. Nous avons besoin d’avoir un modèle. Je joue ce rôle de modèle. Nous avons des fonctions, des qualités spécifiques. Nous sommes excellentes en relations humaines, en planification, en coordonnation, qualités particulières qui complètent le monde très masculin dans lequel nous vivons. » Assistante spéciale du secrétaire général depuis 1997, Mme Lindenmayer, avant de rejoindre le bureau exécutif du secrétaire général, a occupé différents postes au département des opérations de maintien de la paix. Elle a successivement pris part à plusieurs missions de la paix de l’Onu, la Mission d’observation des Nations unies pour l’Irak et le Koweït (Minuk), les opérations des Nations unies en Somalie et la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar). Elle a également assumé des responsabilités dans la région des Grands Lacs, en particulier au Burundi et au Zaïre, devenue depuis République démocratique du Congo. Quant à Mme Kane, jusqu’alors en poste à Asmara depuis janvier 2003 en tant que représentante spéciale adjointe du secrétaire général pour la Mission des Nations unies en Éthiopie et en Érythrée (Minuee), elle était auparavant directrice de la division des Amériques et de l’Europe au département des affaires politiques. Mme Kane a dirigé la division des publications de l’Onu et a initié et supervisé le lancement de la ligne électronique des documents et du site Internet de l’Onu. Elle a également assisté pendant quatre années le secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, en tant que fonctionnaire principale pour les affaires politiques. Avant de rejoindre l’organisation, Mme Kane a travaillé à la Banque mondiale, à Washington, et dans le secteur privé en Europe. Traditionnellement observée le 8 mars de chaque année, la Journée internationale de la femme est non seulement célébrée par les associations féminines aux quatre coins du monde, mais est également devenue une fête nationale dans de nombreux États membres de l’Onu. L’occasion offre aux femmes de tous les continents d’oublier les divisions frontalières ou les différences ethniques, linguistiques, culturelles, économiques et politiques afin de célébrer leur journée et de faire le point sur près de 100 années de combat pour l’égalité, la justice, la paix et le développement.