Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Un député réformateur met en cause les plus hautes autorités religieuses Nouvelle séance houleuse au Parlement à Téhéran

Le Parlement iranien, qui vit ses dernières semaines avec une majorité réformatrice, a connu hier une nouvelle séance houleuse quand un député a de nouveau mis en cause les plus hautes autorités du régime islamique. Ali Akbar Moussavi Khoeniha, interdit de se représenter aux législatives du 20 février, s’est adressé, de la tribune du Majlis, à l’Assemblée des experts, qui élit le guide suprême et qui siégeait parallèlement. « D’après la Constitution, après qu’elle eut élu le guide, c’est à l’Assemblée des experts qu’il appartient de contrôler son action », a déclaré le fils de l’un des anciens proches de l’imam Khomeyni et ancien chef des preneurs d’otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran. « Est-ce qu’avec ce contrôle et celui sur les organes qui sont soumis à l’autorité du guide, les élections (législatives), qui auraient dû satisfaire à la clairvoyance, à la justice, à la sincérité, ont été justes, ouvertes à la compétition et libres ? » a-t-il demandé. De violentes protestations et des insultes se sont alors élevées des bancs conservateurs. Certains adversaires du député ont été retenus par leurs collègues alors qu’ils tentaient de s’approcher de lui pour le molester. Des dizaines de parlementaires s’étaient déjà ouvertement interrogés sur le rôle du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dans la disqualification de la plupart des personnalités réformatrices candidates aux législatives du 20 février. Deux quotidiens ont été provisoirement suspendus par la justice pour avoir publié leur lettre. Les organes de contrôle conservateurs non élus ont censuré 2 300 candidatures aux législatives. Les conservateurs ont ainsi remporté dès le premier tour la majorité absolue au Parlement, qui siégera dans sa nouvelle composition après le 28 mai. « Pourquoi dépenser autant d’argent pour organiser les élections, il aurait mieux valu ne pas en organiser du tout et laisser le gouvernement du pays aux mains d’un petit nombre, a renchéri Ali Akbar Moussavi Khoeniha, n’oublions pas qu’avant sa chute, Saddam Hussein avait organisé des élections au terme desquelles 98 % lui étaient prétendument favorables. » Le vice-président du Parlement, Mohammed Reza Khatami, lui aussi empêché de briguer un nouveau mandat, a tenté d’apaiser les esprits avant de dresser lui-même un parallèle avec l’Irak. Le chef du principal parti réformateur, le Front de la participation, a fait valoir que de nombreuses personnalités iraniennes réclamaient la tenue d’élections libres chez le voisin irakien alors que « nous n’avons pas réussi l’épreuve de la démocratie dans notre propre pays ». Les démissions au compte-gouttes de députés protestataires se sont poursuivies avec celle de Mahmoud Yeganli. Quelque 130 députés avaient annoncé leur démission avant les élections en forme de protestation. Seulement, le règlement leur interdit de rendre massivement leur mandat, ce qui risquerait de bloquer le travail parlementaire. Depuis plusieurs sessions, le Parlement débat ainsi les démissions quasiment une à une, ce qui ne devrait avoir aucune incidence notable d’ici au 28 mai. Le ministère de AE dément l’expulsion de l’ambassadeur allemand Le ministère iranien des Affaires étrangères a démenti hier l’expulsion ou le remplacement prochain de l’ambassadeur d’Allemagne à Téhéran, a rapporté la représentation diplomatique allemande. « Le ministère des Affaires étrangères, que nous avons interrogé, nous a indiqué que cette information ne correspondait pas à la réalité », a déclaré une porte-parole de l’ambassade d’Allemagne. Le quotidien conservateur Kayhan a affirmé samedi que l’ambassadeur d’Allemagne, Paul von Maltzahn, devrait être remplacé prochainement, échappant ainsi à son expulsion pour avoir rencontré le grand ayatollah Hossein Ali Montazéri, ancien successeur désigné du fondateur de la République islamique, l’imam Khomeyni, puis fait une déclaration constituant une « ingérence dans les affaires intérieures iraniennes ». Selon une source informée citée par Kayhan, les Iraniens ont négocié avec les Allemands pour que le diplomate soit remplacé « discrètement ».
Le Parlement iranien, qui vit ses dernières semaines avec une majorité réformatrice, a connu hier une nouvelle séance houleuse quand un député a de nouveau mis en cause les plus hautes autorités du régime islamique.
Ali Akbar Moussavi Khoeniha, interdit de se représenter aux législatives du 20 février, s’est adressé, de la tribune du Majlis, à l’Assemblée des...