Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Santé - Ziad Nassour met en garde contre les contrefaçons et la contrebande L’Ordre des pharmaciens part en guerre contre le commerce des médicaments

Le président de l’Ordre des pharmaciens, Ziad Nassour, est décidé à réagir à une dérive du métier de pharmacien qui tend à transformer ce dernier en un commerçant de médicaments, plutôt qu’en un chaînon du système de santé. Reçu hier par le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, à la tête d’une délégation de l’Ordre, M. Nassour a soumis au ministre une série de demandes, mais surtout partagé ses appréhensions pour ceux qui exercent le métier de pharmacien, aujourd’hui tentés par une logique commerciale autorisée par la loi sur l’exercice du métier (article 80). De quoi s’agit-il ? Joint par L’Orient-Le Jour, M. Nassour explique que le métier de pharmacien n’est plus exercé selon les règles. « Le pharmacien est responsable de la santé du malade et de son médicament, affirme avec assurance le président de l’Ordre. Les prix sont du ressort du ministère de la Santé. Il ne doit pas s’en soucier. » Selon M. Nassour, le pharmacien a diverses fonctions. Il contrôle l’ordonnance médicale, par exemple s’il s’y trouve des médicaments contenant des dérivés de la morphine, et conseille le malade sur la manière d’utiliser les médicaments prescrits. Le pharmacien freine aussi toute consommation abusive de médicaments par son client, tenté d’en acheter sur le conseil d’un ami, d’un collègue ou d’un voisin. Enfin, il assure le suivi du patient, et en particulier des personnes atteintes de maladies chroniques. Ainsi, il doit rester vigilant sur les interactions possibles entre plusieurs produits. Exemple : à un patient qui prend des anticoagulants, il ne va pas prescrire des médicaments contenant de l’aspirine, sous peine de provoquer une hémorragie fatale. Ou encore, si un patient se soigne pour un taux élevé de triglycérides dans le sang, il ne va pas prescrire des antifongiques si d’aventure ce dernier a attrapé des champignons à la piscine, car il risque de provoquer une véritable fonte musculaire. « Les prix des médicaments, reprend M. Nassour, ce n’est pas mon affaire. L’année dernière, ce créneau a été ouvert sous prétexte de faire baisser les prix. Mais nous militons pour l’amendement de cet article, qui autorise les pharmaciens à baisser leurs prix. » « Pourquoi est-ce si dangereux ? Eh bien parce que cela transforme le pharmacien d’un agent de santé en un commerçant, et soumet les pharmacies à la loi de l’offre et de la demande. Le pharmacien va être tenté de faire la promotion des médicaments. Il va entrer en concurrence avec le pharmacien le plus proche. Cette mentalité est contagieuse, elle va encourager l’importation de médicaments en contrebande, ou même de médicaments contrefaits de la part d’un pharmacien menacé de faillite. Voilà le genre de cercle vicieux que nous voulons éviter. » Selon M. Nassour, le ministre de la Santé a été sensible à ses arguments et a promis de les examiner de plus près au cours de réunions ultérieures. « Nous avons également refusé une proposition destinée à abolir la distance obligatoire entre une pharmacie et l’autre, a dit M. Nassour, parce que nous pensons que ce fait aussi va encourager ou pousser les pharmaciens à entrer en concurrence les uns avec les autres. » Selon M. Nassour, le ministre de la Santé a promis d’augmenter le nombre d’inspecteurs pour combattre la contrebande et l’importation de médicaments contrefaits. Fady NOUN
Le président de l’Ordre des pharmaciens, Ziad Nassour, est décidé à réagir à une dérive du métier de pharmacien qui tend à transformer ce dernier en un commerçant de médicaments, plutôt qu’en un chaînon du système de santé.
Reçu hier par le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, à la tête d’une délégation de l’Ordre, M. Nassour a soumis au ministre une...