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Bkerké - L’ancien Premier ministre s’est prononcé contre toute prorogation ou reconduction du mandat actuel Sélim Hoss : « La Chambre a failli »

L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a qualifié hier de « scandaleux » le dossier du téléphone cellulaire, estimant que la Chambre avait « failli dans sa mission ». Il s’est par ailleurs opposé à la prorogation ou la reconduction du mandat actuel. M. Hoss, qui a été reçu hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a affirmé à l’issue de la rencontre, qui s’est déroulée avant la fin de la séance parlementaire consacrée au téléphone cellulaire: « Si la démocratie repose sur le fait de demander des comptes et de sanctionner les gouvernants, et si cela est impossible au Liban, cela veut dire que la démocratie n’existe plus dans ce pays. Par la suite, quel rôle peut jouer la Chambre dans le cadre d’un climat qui n’est pas démocratique ? » Et de poursuivre : « Le dossier du téléphone cellulaire est scandaleux. Si la séance parlementaire traite effectivement d’une affaire aussi scandaleuse que celle du cellulaire, des têtes tomberont en cours de route. Le gouvernement ne tombera probablement pas, et il n’y aura pas de vote de confiance. S’il y a un vote de confiance, il n’y aura pas de quorum. Et si le quorum est assuré, le gouvernement obtiendra la confiance. Les dés sont jetés à l’avance. C’est ce que nous ont appris les expériences précédentes au Liban, et la Chambre actuelle viendra confirmer les expériences du passé. Si le gouvernement obtient la confiance ou si la Chambre ne pose pas la question de confiance, cela aura voulu dire que le Parlement n’a pas demandé de comptes au gouvernement. Ce qui sera l’équivalent d’un scandale aux yeux de beaucoup de personnes. Dans ce sens, le Parlement a failli. Si le gouvernement ne chute pas, c’est le Parlement qui tombera. » M. Hoss a ensuite dénoncé « les violations à la loi sur l’enrichissement illicite et la confusion entre les intérêts publics et les intérêts privés » au niveau de la gestion du dossier du téléphone cellulaire. « Il existe une confusion entre le public et le privé. Quant à la loi sur l’enrichissement illicite, elle a paru en 1953, mais n’a jamais été appliquée. Pourtant, la scène libanaise regorge de cas d’enrichissement illicite », a-t-il souligné. Interrogé sur la polémique au niveau des chiffres entre les deux ministres des Télécommunications et des Finances, l’ancien Premier ministre a répondu: « Quels que soient les chiffres, il ne faut pas qu’il y ait d’enrichissement illicite ou de confusion entre le privé et le public. Le conflit ne se situe pas au niveau des chiffres, mais du principe. Il est inacceptable de confier la gestion d’un service public à un membre du gouvernement ou à un proche d’un responsable. Le scandale se situe à ce niveau. » Concernant sa relation avec le Premier ministre Rafic Hariri, M. Hoss a indiqué : « Il est au pouvoir, et moi dans l’opposition. Je m’oppose au président Hariri parce que j’ai des objections à faire sur ses performances. La raison de cette opposition n’est d’ailleurs par un secret. » Et de poursuivre, au sujet de la responsabilité de M. Hariri au niveau de la gestion du téléphone cellulaire : « Il est Premier ministre. Le gouvernement est responsable, et il en est le chef. La responsabilité incombe au pouvoir exécutif, qui est exercé par le Conseil des ministres d’après la Constitution. » M. Hoss a par ailleurs affirmé : « J’innocente M. Cardahi, dont les performances sont excellentes. » Interrogé sur sa position concernant la prorogation du mandat actuel, l’ancien chef de gouvernement a répondu : « Je suis contre la prorogation ou la reconduction. Cela nécessite un amendement constitutionnel. Or, la Constitution est un recueil de principes généraux qu’il ne faut pas amender pour des cas spécifiques. Il s’agirait d’une violation de la Constitution. On peut réformer la Constitution, pour introduire de nouveaux principes généraux. En dehors de cela, tout amendement constitue une violation. » « Au Liban, il y a beaucoup de liberté mais peu de démocratie », a indiqué M. Hoss, qui a par ailleurs plaidé pour la tenue des élections municipales en temps dû, et contre toute « politisation » du scrutin. Il convient de noter que le ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, a répondu en soirée aux propos de M. Hoss concernant « la chute du Parlement ». « La Chambre qu’il considère comme ayant failli ressemble à celle qui existait lorsque lui-même était à la tête du gouvernement. Il sait quel rôle cette Chambre a joué pour la défense du projet de l’État et des institutions. Pense-t-il qu’à son époque, la Chambre était aussi en faillite ? » s’est-il interrogé. Le patriarche maronite a par ailleurs accordé audience au député Ghattas Khoury, le chef du Conseil national de l’audiovisuel, Abdelhadi Mahfouz, ainsi qu’à une délégation de l’association Sesobel.
L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a qualifié hier de « scandaleux » le dossier du téléphone cellulaire, estimant que la Chambre avait « failli dans sa mission ». Il s’est par ailleurs opposé à la prorogation ou la reconduction du mandat actuel.
M. Hoss, qui a été reçu hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a affirmé à l’issue de la...