Cardahi a saisi le parquet financier

Le ministre des Télécoms a saisi le procureur général du parquet financier, Khalil Rahhal, d’infractions récentes commises par les deux opérateurs de la téléphonie mobile, FTML (Cellis) et LibanCell, dont il avait fait état au cours du débat parlementaire. Les opérateurs sont accusés de fraude et d’obstruction aux travaux de contrôle du ministère. M. Rahhal a immédiatement réagi à cette plainte en envoyant des enquêteurs sur place. Les infractions, établies par le ministère des Télécoms et la société Ericsson, ont été détaillées dans un document écrit. Selon ce document, FTML a établi un raccord officieux (type C7) sur le réseau qu’elle dirige. De ce fait, il a été impossible de savoir combien de temps ce raccord a opéré et le volume des communications échangées. Pour sa part, LibanCell a trafiqué les câbles des équipements de contrôle, ajoute le document, ce qui a eu pour conséquence de neutraliser les travaux de contrôle. De ce fait, affirme le document, le degré d’inexactitude du contrôle technique est passé de 1 % (chiffre de référence d’août 2003) à 20 % pour la période comprise entre le 16 janvier et le 6 février 2004, date de la découverte de la manipulation frauduleuse. Par ailleurs, M. Cardahi précise que LibanCell a refusé de remettre au tandem Ericsson-KPMG des relevés de ses comptes bancaires, démarche indispensable pour que le contrôle parvienne à un degré d’exactitude satisfaisant. Divergences En soirée, le ministre des Télécoms a contesté sur une station de télévision l’approche chiffrée du ministre des Finances, Fouad Siniora. Pris à partie en public, M. Siniora à publié une mise au point dans laquelle il a corrigé les affirmations de M. Cardahi et a considéré « regrettables » l’étalage des divergences et les accusations. Il est quasi impossible de suivre les deux ministres dans le dédale de détails relatifs à la rupture du contrat BOT et à l’établissement de l’ancien cahier des charges, dont seul le Conseil des ministres pourrait juger. Ainsi, M. Cardahi s’est interrogé sur les raisons qui ont conduit l’État à fixer à 10 % le taux d’intérêt sur le montant de l’indemnité accordée aux sociétés, lors de la rupture du contrat BOT (180 millions de dollars), plutôt que les 8 % pratiqués alors. Pour sa part, M. Siniora a affirmé que c’est M. Cardahi en personne qui a approuvé ce taux... Signalons au passage que le ministère des Finances a été surpris de constater que la société FTML n’avait pas encore versé la totalité de son capital, soit 49,300 milliards de livres, mais seulement 40,20 milliards.