Bkerké - Le Amid du Bloc national a été reçu par Mgr Sfeir Carlos Eddé : Évoquer l’adhésion du Liban à l’Isesco est dangereux

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a reçu hier à Bkerké le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, qui a qualifié de « dangereuse » la question de l’adhésion du Liban à l’Isesco, l’Unesco islamique. M. Eddé a exprimé sa stupéfaction devant la facilité avec laquelle le projet de loi avait pu se frayer un chemin jusqu’au Conseil des ministres. Il a en outre évoqué avec Mgr Sfeir sa visite à des ex-détenus dans des prisons israéliennes, récemment libérés. Le amid du Bloc national était accompagné de M. Marwan Sakr, membre du comité exécutif du parti. Le prélat maronite a ensuite reçu le secrétaire du Sénat français, François Thual, et son épouse, qui se trouve au Liban en visite privée. M. Thual a indiqué que son séjour, qui intervient à la suite d’une visite officielle en Irak, doit lui permettre de se tenir au courant de la situation dans la région et de procéder à un échange de vues avec le patriarche. Mgr Sfeir s’est par ailleurs entretenu avec le président du Congrès populaire libanais, Kamal Chatila, avec qui il a évoqué les prochaines élections municipales, notamment à Beyrouth. « Certains des pôles du pouvoir ou hors du pouvoir affirment que Beyrouth est atteinte par le virus du confessionnalisme. Nous voulons rappeler que Beyrouth a réalisé plusieurs intifadas pour ne pas être un canton sous tutelle. Il s’agit de la capitale, au sein de laquelle l’unité nationale règne face à toutes les formes de scission », a affirmé M. Chatila à l’issue de la rencontre. « Certaines parties affirment qu’il existe un vieux conflit entre le mohafez et le conseil municipal. Dans la réalité, les prérogatives du mohafez avaient été adoptées par le Premier ministre de l’époque. Le mohafez agit dans le cadre de la loi. Pour justifier l’existence de ce conseil municipal, qui a été quasiment nommé à l’issue de l’extraordinaire opération de falsification en 1998 qui a frappé Beyrouth, on affirme que l’obstacle est constitué par le mohafez. Pourquoi ne pas avoir évoqué ces questions auparavant et réclamé des amendements juridiques ? Ces justifications ont une portée confessionnelle : la plupart des pôles du pouvoir, à partir du moment où ils sont en perte de vitesse sur le plan populaire, cherchent à se ressaisir en jouant sur la corde du confessionnalisme », a-t-il poursuivi. Le chef du Congrès populaire a indiqué qu’il avait informé Mgr Sfeir des tentatives de former « une coalition nationale » en vue des municipales à Beyrouth et au Liban en général. Le patriarche maronite a en outre reçu une délégation d’ouvriers de l’usine Eternit, de Chekka, qui ont évoqué l’injustice dont ils sont victimes depuis que l’usine a fermé. Les ouvriers ont réclamé les salaires et les arriérés que l’usine leur doit et qu’ils n’ont pas obtenus depuis la fermeture de l’usine il y a plusieurs mois déjà. Aujourd’hui, Mgr Sfeir doit en principe recevoir l’ancien Premier ministre Sélim Hoss.