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Actualités

Sur les Campus - Prisonniers, Cotonou, UL et processus de paix : l’actualité revue par les étudiants

Le mois de janvier touche à sa fin, et c’est surtout le calme qui domine actuellement les campus. Et pour cause : la quasi-totalité des étudiants présentent des examens. Ce qui ne les empêche pas pour autant de réfléchir sur les thèmes de l’actualité, d’être interpellés par ce qui se produit tout autour d’eux, sur la scène locale : la fonction des campus est certes de former de futurs professionnels sur le marché du travail, mais aussi et surtout des citoyens, éveillés, conscients de l’espace-temps dans lequel ils évoluent au quotidien. Dans ce cadre, L’Orient-Le Jour a souhaité donner l’occasion aux étudiants de six universités différentes de s’exprimer sur le point de l’actualité locale qu’ils ont jugé le plus important, à leur échelle, durant le mois de janvier. Les réponses sont souvent inattendues, et chacune possède sa propre spécificité, au niveau du ton et de la perspective adoptée, même si la majorité a cité l’échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël comme l’événement principal du mois écoulé. Pour Samer Ghamroun, étudiant à la faculté de droit de l’Université Saint-Joseph (USJ-rue Huvelin), l’événement à retenir, pour le mois de janvier, est l’échange de prisonniers : « Cela introduit un dégel au niveau du climat ambiant qui règne sur la scène israélo-arabe, même si l’événement n’est pas spécialement synonyme d’optimisme. Bien sûr, il faut se réjouir du fait que certaines personnes ne vont plus croupir en prison et, dans ce sens, le résultat est positif. Mais on ne peut pas s’empêcher de se poser beaucoup de questions, concernant notamment la position et le rôle de l’État libanais et ceux du Hezbollah. Qui a négocié une telle affaire, en fin de compte ? Au nom de qui le Hezbollah a-t-il négocié ? En principe, je devrais être représenté par l’État : je ne me sens pas représenté par le Hezbollah. » L’absence de l’État dans les négociations est aussi mise en exergue par Mazen Ghorayeb, étudiant en droit à l’université La Sagesse, qui a lui aussi cité l’échange de prisonniers comme l’événement majeur du mois : « Cette affaire est venue consacrer la position du Hezbollah au plan politique au lendemain de la libération du Sud. Mais bon nombre de questions se posent : dans cette affaire, le Hezbollah ne fait que combler les failles de l’État. Du point de vue du droit international, l’échange devait être mené par le ministère des Affaires étrangères. Or, l’État s’est avéré incapable de négocier, et le Hezbollah a mené l’action à sa place. Le Hezbollah était légitime en tant que résistance à l’occupation israélienne. Mais est-il légitime qu’il occupe les fonctions de l’État libanais ? » Noura Mrad, étudiante en relations internationales à la Lebanese American University (LAU-Beyrouth), estime pour sa part qu’« au moins, la libération des détenus est un événement qui s’est produit, un accomplissement ». « Nous rêvons de tellement de choses. Mais nous savons que nous devrons beaucoup attendre avant que l’on réalise nos aspirations. Il n’empêche que cet événement apporte une touche d’espoir au sombre tableau constitué par la corruption, le blanchiment d’argent et les scandales », poursuit-elle, avant de souligner : « Il ne faut pas oublier les disparus et les autres prisonniers dans les prisons arabes, syriennes, jordaniennes et tunisiennes, où les traitements infligés sont parfois plus cruels que dans les prisons israéliennes. » Hikmat Abou Zeid, étudiant en droit à l’Université Saint-Esprit Kaslik (Usek), choisit de son côté la proposition israélienne de reprise des pourparlers avec la Syrie et le Liban. « Un événement encourageant pour l’évolution de la situation régionale, même si je ne sais pas dans quelle mesure Israël est sérieux. Tout de même, j’aurai préféré une réponse plus dynamique de la diplomatie libanaise, quasi absente. Par ailleurs, la libération des prisonniers n’évoque pas vraiment la paix, qui représente à mes yeux, en tant que jeune Libanais, le fond du problème, l’objectif primordial. Il s’agit juste d’un volet du problème. Ce que nous voulons, nous, c’est pouvoir envisager l’avenir avec sérénité », ajoute-t-il. Hassan Mehanna, président de l’amicale de l’AUB et étudiant en génie informatique, évoque lui aussi l’échange de prisonniers. « Cela reflète l’image d’un Liban fort, qui a de nouveau une place importante dans le monde arabe », dit-il. Mais le point fort de l’actualité en janvier a été pour lui le crash de Cotonou « Il s’agit d’une grande tragédie, due à beaucoup de laxisme et de négligence. En plus, tout le Liban a été touché par ce crash, uni dans la crise et la douleur. Pour moi, cela a été un choc. Comme un signal, un avertissement de ce vers quoi l’on progresse lentement s’il n’y a pas de réaction générale. » Le mot de la fin est à Alain Bernoty, étudiant en architecture à l’Université libanaise-section II, le seul à évoquer une affaire purement estudiantine : « L’événement marquant ? La reprise des cours à l’UL, après de longs mois de vide universitaire. Nous avons senti qu’il y avait enfin une volonté de satisfaire les revendications des professeurs. D’ailleurs, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour réaliser nos aspirations, et même à observer une nouvelle grève s’il le faut. Notre mobilisation est nécessaire. » Michel HAJJI GEORGIOU Les étudiants qui souhaitent s’exprimer sur les problèmes estudiantins doivent adresser leurs commentaires par fax (01/360390) ou par mail: redaction@lorientlejour.com
Le mois de janvier touche à sa fin, et c’est surtout le calme qui domine actuellement les campus. Et pour cause : la quasi-totalité des étudiants présentent des examens. Ce qui ne les empêche pas pour autant de réfléchir sur les thèmes de l’actualité, d’être interpellés par ce qui se produit tout autour d’eux, sur la scène locale : la fonction des campus est certes...