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Actualités - OPINION

Transport aérien - Prochaine conférence de presse de Mikati pour faire le point sur le crash de Cotonou Un retour en force de la MEA en Afrique menacerait les acquis de la compagnie

Alors que, dans certains milieux politiques, on continue de faire pression pour que l’enquête sur le crash du Boeing de la compagnie UTA à Cotonou, le 25 décembre dernier, soit menée avec diligence et aboutisse à l’identification des responsabilités dans l’accident, les dirigeants de la MEA ont été invités à examiner l’ouverture de nouvelles lignes en direction des pays d’émigration, mais une telle décision pourrait remettre en cause le spectaculaire redressement qu’a connu le transporteur national ces dernières années. Le ministre des Travaux publics, Négib Mikati, a, aussitôt après l’accident de Cotonou, donné des instructions fermes à la Direction générale de l’aviation civile pour renforcer le contrôle sur tous les appareils à l’arrivée et au départ de l’aéroport international de Beyrouth. Selon certaines informations, cette détermination à veiller sur la sécurité aérienne a déjà porté ses premiers fruits, plusieurs vols prévus ces dernières semaines à partir de Beyrouth ayant été purement et simplement annulés, les avions concernés ne présentant pas les conditions requises. Il s’agirait principalement d’appareils privés dont les propriétaires ont été sommés de faire les réparations ou les réfections nécessaires afin de pouvoir les opérer à nouveau. Pour ce qui est de l’avion de Cotonou, on apprend que M. Mikati a l’intention de tenir très prochainement une conférence de presse au cours de laquelle il exposera tous les détails de l’affaire en sa possession. Le ministre tâchera de répondre autant que possible à toutes les questions posées, mais il s’agira d’un exercice difficile, dans la mesure où l’enquête judiciaire reste au point mort du fait de l’absence d’informations sûres sur le Boeing d’UTA. Les dernières investigations menées dans ce cadre ne sont d’ailleurs pas parvenues à faire la lumière ni sur l’histoire de l’appareil ni sur la véritable identité des propriétaires. Certaines informations font état d’avertissements à propos de déficiences techniques qui auraient été formulées avant le crash à la compagnie privée par la Direction générale de l’aviation civile. Quoi qu’il en soit, ils sont plusieurs hommes politiques à réclamer davantage de transparence dans cette affaire et, surtout, de connaître toute la vérité autour des causes de l’accident qui, rappelons-le, a fait plus de 130 morts. Le comité des parents des victimes est lui aussi mobilisé et affirme qu’il est déterminé à faire pression tous azimuts pour que les circonstances du crash soient connues et divulguées. L’accident de Cotonou a, on le sait, posé le problème de la desserte des pays de l’émigration libanaise, tout particulièrement en Afrique. Il y a encore quelques années, le réseau de la MEA couvrait un nombre non négligeable de villes du continent noir, ce qui permettait aux Libanais installés dans ces villes de pouvoir facilement effectuer des allers-retours au Liban en utilisant la compagnie nationale. Mais la politique de redressement menée par Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban (principale actionnaire de la MEA) et par le PDG de la compagnie, Mohammed el-Hout, a necessité l’annulation de plusieurs de ces lignes qui contribuaient largement aux pertes chroniques qu’enregistrait annuellement le transporteur. Le plan élaboré par le gouverneur et le PDG, comportant également une restructuration et une compression du personnel, a fini par vaincre la crise de la MEA. L’année dernière, non seulement la compagnie a enregistré 10 millions de dollars de bénéfices, alors que précédemment, elle perdait annuellement près de 90 millions, mais, en plus, elle s’est engagée avec succès dans un renouvellement de sa flotte et une réhabilitation de son personnel navigant. Ce qui a été fait à la MEA est d’ailleurs donné en exemple à suivre pour toutes les administrations et tous les services publics du pays, qui continuent à souffrir, notamment pour ce qui est de la bureaucratie et du surplus de fonctionnaires, des mêmes tares que connaissait la compagnie aérienne. Aujourd’hui, le gouvernement a demandé à la BDL et à la MEA d’étudier la possibilité pour le transporteur de rétablir certaines lignes qui avaient été annulées, quitte à ce que les pertes financières qui pourraient en découler soient couvertes par l’État. Mais cette proposition ne semble pas enchanter les responsables de la compagnie, qui craignent que tous les efforts consentis ces dernières années ne partent en fumée et que la compagnie ne se remette à péricliter. Philippe ABI-AKL
Alors que, dans certains milieux politiques, on continue de faire pression pour que l’enquête sur le crash du Boeing de la compagnie UTA à Cotonou, le 25 décembre dernier, soit menée avec diligence et aboutisse à l’identification des responsabilités dans l’accident, les dirigeants de la MEA ont été invités à examiner l’ouverture de nouvelles lignes en direction des...