Rechercher
Rechercher

Actualités

Émoi au Liban-Sud

« Cela fait 11 ans et 3 mois que je n’ai plus entendu le son de sa voix. Je n’arrive pas à imaginer les retrouvailles. Ce sera comme une seconde naissance », lance toute émue la mère d’Ali Balhass, un combattant anti-israélien membre du Hezbollah qui doit être libéré jeudi. Entourée de jeunes filles en tchadors noirs dans sa modeste maison de Siddiqine, près de Tyr, Oum Mahmoud embrasse la photo de son fils aujourd’hui âgé de 35 ans et compte les heures qui la séparent de l’échange de prisonniers entre Israël et le parti intégriste. Tout en ne cachant pas sa fierté pour les tableaux qu’il lui a envoyés de la prison d’Ashkélon, en Israël. L’un d’eux représente la main de la « résistance » de laquelle sort une rose sur laquelle il est écrit « Liberté ». Un autre représente une colombe de la paix qui se dégage des barreaux de la prison. Partout, on retrouve les symboles du Hezbollah et de la religion. Dans la pièce voisine, son père, hajj Hassan Balhass, est assis par terre. Il sert le thé aux gens du village venus le féliciter après avoir entendu le nom de son fils parmi les prisonniers devant être libérés. Le vieillard, sourire aux lèvres, raconte à ses visiteurs – pour la plupart membres ou cadres du Hezbollah – les actes héroïques de son fils contre les forces d’occupation. « J’attendais ce moment depuis onze ans et trois mois. Ali a été capturé après avoir été blessé à la jambe et à la main par des balles (...) tirées d’un hélicoptère israélien alors qu’il menait une attaque dans un vallon près de Rchaf », un village du Liban-Sud occupé, à l’époque, par Israël. « Il a tué un officier et blessé trois soldats israéliens dans la bataille qui a duré une heure et demie. Ali est un des héros du Liban-Sud », lance-t-il fièrement. « Un jour, Ali, qui était en terminale, est venu me dire qu’il avait décidé de rejoindre les rangs de la résistance au sein du Hezbollah parce qu’Israël occupait notre terre et tuait les habitants. Je lui ai dit : “Que Dieu soit avec toi, fais bien attention à toi” », se souvient le vieillard. « Le Comité international de la Croix-Rouge nous a informés qu’Ali avait été condamné à 99 ans de prison et que seul un miracle pourrait nous le rendre. Sa libération n’aurait jamais pu avoir lieu sans l’initiative de sayyed Hassan Nasrallah », le secrétaire général du Hezbollah, souligne-t-il avec conviction. « Les Israéliens sont rusés et menteurs, ils ne respectent pas les valeurs humaines. C’est seulement lorsque j’aurais serré Ali dans les bras que je croirai à sa libération », lance son grand frère Hussein, 39 ans. Signalons que la même liesse, les mêmes espoirs, les mêmes attentes étaient palpables un peu partout au Liban-Sud, ou du moins dans les villages dont sont originaires les prisonniers libanais censés retrouver leurs familles ce jeudi : Jebchite, Tebnine, Sultaniyé et Kleïa, entre autres.
« Cela fait 11 ans et 3 mois que je n’ai plus entendu le son de sa voix. Je n’arrive pas à imaginer les retrouvailles. Ce sera comme une seconde naissance », lance toute émue la mère d’Ali Balhass, un combattant anti-israélien membre du Hezbollah qui doit être libéré jeudi.
Entourée de jeunes filles en tchadors noirs dans sa modeste maison de Siddiqine, près de Tyr,...