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Actualités - OPINION

Mutatis mutandis... Et omnia vanitas (amen)

Traduction de ce charabia latinisé : dans le futur, tout doit changer. Car au présent, tout n’est que vanité. Mais ne nous changez pas Najah Wakim. Car sa qualité première est de ne pas changer. Contrairement à certains professionnels de la politique, véritables caméléons qui jouent sur tous les tableaux (de chasse). Comme ce Tarzan des présidentielles US qui se fait ovationner par les uns parce qu’il a participé à la guerre du Vietnam. Et se fait applaudir par les autres parce qu’il a manifesté contre cette même guerre, aux côtés de l’aérobique Jane ! En zappant, on finit toujours pas tomber sur Najah Wakim quelque part. On fait avec lui un bout de chemin, pour lui rendre honneur en quelque sorte. Ce preux chevalier a en effet été évincé de l’hémicycle parce qu’ayant les mains propres, il a osé dénoncer Les mains sales dans un ouvrage éponyme. Il est donc là, la cigarette à la main. Toujours aussi fumant, aussi fulminant, que le mont Vésuve. C’est assez roboratif de voir, d’entendre, un homme de 58 ans (si je ne m’abuse) s’exalter comme un gamin de 18, pour de généreuses idées de révolte contre les riches, les puissants, l’injustice. Mais, comme on dit à Mousseytbé, l’âge a ses droits. Et ses archaïsmes. Côté bannière, il est peu probable que le nassérisme historique de Wakim enthousiasme encore les jeunes en quête d’un monde meilleur. D’autant que l’argumentation, du moins celle que l’on peut attraper au vol avant de passer sur une chaîne plus up to date, paraît friable. Parce que réversible. En effet, que dit l’ancien député ? Que l’impossible toujours arrive. Qu’il ne faut jamais baisser les bras. Que nul n’aurait pu croire, par exemple, que la nationalisation du canal de Suez fût envisageable. Que la foi nassérienne a soulevé des montagnes, etc. Or, c’est tout bête, on peut en dire autant du nazisme, du stalinisme, du maoïsme, du pol-potisme. Ou du capitalisme sauvage. Débat secondaire ? En apparence seulement. Car il induit un clivage crucial pour le monde (et notamment pour le monde arabe) entre ceux qui croient à la révolution, qu’elle soit islamiste ou progressiste. Et ceux qui estiment que la planète est entrée dans une ère de mutation irrévocable, quasi incontrôlable. Qu’on peut tout au mieux canaliser. Pour en limiter les dérives. Potentiellement apocalyptiques, prévient el-Baradeï. Pour qui la prolifération nucléaire accélère les particules d’un big bang atomique qui effacerait la terre de la carte du ciel. Il faut donc rester sur ses gardes. Se méfier des effets pervers diaboliques du transfert de technologies. Mais sans doute moins des avancées fulgurantes de la science. Par exemple, Najah, la réussite (najah !) par les Sud-Coréens, du clonage d’un embryon humain à des fins thérapeutiques. Percée qui constitue le début d’un miracle comparable, pour l’humanité souffrante, à la découverte de la pénicilline. Pour peu, répétons-le, qu’on établisse d’efficaces garde-fous contre des apprentis sorciers genre Docteur Moreau ou Frankenstein. Autre illustration, autre preuve que nous sommes bien dans une ère de mutation : les rats camés à caméras. Des chercheurs viennent en effet de transformer ces bestioles haïes en auxiliaires de l’homme encore plus utiles que le chien. En les dotant d’une caméra-vidéo miniature et d’un microprocesseur dans le cerveau. Ce qui accroît considérablement leurs facultés propres et facilite leur dressage. On peut désormais les téléguider, par exemple, dans des décombres après un tremblement de terre, afin de retrouver des survivants. Ou encore les envoyer neutraliser un boyau en feu au sommet d’une tour inferno. Ad augusta per angusta, en somme. Ultime signal fort de prise de conscience des impératifs vitaux d’accompagner la mutation conservatrice au profit de l’humanité, afin qu’elle s’adapte à des conditions autres : le programme sidéral annoncé par les USA. Qui proposent de coloniser la Lune puis Mars. Pour rebondir sur d’autres galaxies, avant que le Soleil n’explose ou ne s’éteigne. Dans cinq ou six milliards d’ans du temps humain. C’est-à-dire demain. Jean ISSA
Traduction de ce charabia latinisé : dans le futur, tout doit changer. Car au présent, tout n’est que vanité.
Mais ne nous changez pas Najah Wakim. Car sa qualité première est de ne pas changer. Contrairement à certains professionnels de la politique, véritables caméléons qui jouent sur tous les tableaux (de chasse). Comme ce Tarzan des présidentielles US qui se fait...