Courrier Précisions sur le communisme et la « gauche »

Je souhaiterais réagir à votre article en date du vendredi 6 février (intitulé « La jeunesse de gauche, une nébuleuse qui rêve de réformes », et paru dans la rubrique « Sur les campus ») sur la jeunesse libanaise. Vous y parlez de cette mouvance communiste étudiante qui aurait une énergie à n’en savoir que faire. Au risque de décevoir vos attentes, ces groupes « communistes » ne sont pas au final si actifs que cela. Pour y avoir participé durant quatre ans à l’Université libanaise, tant à la section I qu’à la section II, je peux vous assurer qu’ils ne brassent que du vent. Seulement, la faute ne leur en est pas toujours imputable. Ainsi, à la faculté des lettres de Fanar, les mouvements de gauche sont totalement écrasés par le système véritablement dictatorial mis en place par ce même Courant patriotique libre (CPL-aouniste) que vous souhaitez mettre dans les mouvements de gauche. Dans cette université, toute velléité démocratique est immédiatement tuée dans l’œuf. En deux ans de militantisme actif, rien n’a pu être fait, et cela est la conséquence directe des pressions exercées par la section locale du CPL. De plus, vous devriez revoir votre définition de la « gauche ». Un communiste est-il forcément de « gauche » ? Ainsi, un « communiste » qui se compromet avec les nazillons des Forces libanaises ou des Kataëb est-il encore de gauche ? Je ne le crois pas. Pour moi, il devient un ennemi politique. N’oublions pas que ces partis ont des idéologies particulièrement discriminatoires derrière des façades de contestation du pouvoir en place. Pour finir, je voudrais vous rappeler que la véritable contestation communiste se fait dans la contestation d’un régime capitaliste dictatorial, dans la contestation de l’autorité théocratique et dans le combat de tous les obscurantismes, en particulier religieux. Il n’existe plus de communistes au Liban, pas plus que de « gauche ». Ziad AWADA france