Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Municipales - Les chancelleries occidentales scrutent le test démocratique Une association US prévoit un fonds pour soutenir l’essor civique de la femme libanaise

Selon des professionnels du cru, les chancelleries occidentales se frottent les mains de ce que l’organisation de municipales au Liban se trouve maintenant officiellement confirmée. Car les Occidentaux se préoccupent de tout mécanisme susceptible de conforter les principes démocratiques qu’eux-mêmes défendent. Et qui restent assez peu émergents dans cette partie du (tiers) monde. Dans le même esprit, un intérêt particulier se trouve porté au rôle de la femme. Vu notamment sous l’angle de sa participation à la vie civique, comme électrice mais surtout comme candidate. On sait en effet qu’à ce jour l’apport féminin dans ce domaine reste timide : trois députées seulement à la Chambre et une poignée (de main) dans les conseils municipaux. Or, ces dernières années, l’étendard féminin a mieux progressé dans les autres pays de la région, leur quota étant nettement plus élevé en Syrie, en Iran, au Yémen, à Bahreïn ou en Jordanie. L’on apprend ainsi qu’une association non gouvernementale américaine d’aide au développement, la Middle East Partnership Initiative (MEPI) a décidé de s’investir dans les municipales libanaises aux côtés des femmes de ce pays. Et de prévoir à cette fin un fonds de soutien spécial, fondé sur une étude technique en cours d’élaboration, pour faciliter la campagne des candidates-édiles. Et les encourager à se lancer dans la bataille. Aujourd’hui ou demain en 2005 pour les législatives. Ceci à la faveur de textes nouveaux, stimulant de telles assistances, que le Congrès américain devrait adopter prochainement. Il faut cependant souligner que les cercles diplomatiques occidentaux, autant que les politiciens du cru, se montrent pour leur part assez réservés par rapport à un tel projet. En relevant qu’on risque d’y voir une ingérence dans les affaires intérieures libanaises. Sans préjudice d’une accusation de sponsoring illégal, contraire aux lois locales sur le financement des campagnes électorales. Les dés sont jetés En tout état de cause, Élias Murr a donné mercredi le coup de pistolet du starter en précisant que les élections municipales seront organisées à Beyrouth et dans les régions en mai prochain. La consultation populaire s’étalera sur quatre dimanches du mois fleuri, du 2 au 23. Dans certains villages, ce sera une occasion de fête. Dans d’autres, la confrontation sera acharnée. Mais la dernière édition s’est passée sans heurts notables, dans un esprit sportif assez marqué. Et il est probable qu’il en sera de même cette fois. Même dans une zone sensible comme le Mont-Liban. Où, aux clivages de clans localisés, viennent s’ajouter des tensions de politique générale mettant aux prises l’opposition et le camp du pouvoir. Le ministère de l’Intérieur a entamé ses préparatifs techniques. Et le cabinet du ministre met au point les projets de lois ou d’arrêtés pour la convocation du corps électoral. Dans le délai légal de soixante jours précédant l’expiration du mandat des conseils municipaux en place. Sur le plan politique, les coalitions occasionnelles ou idéologiques sont en train de se tisser. Les partis, ou pôles de proue, fourbissent leurs armes et affûtent leurs machines électorales. Toutes proportions gardées, les notables individuels traditionnellement impliqués dans les municipales en font de même. Plusieurs courants recherchent des accords débouchant sur des listes unifiées de compromis qui seraient élues d’office. Ils y sont encouragés par le pouvoir, qui pense à l’épargne que cela peut représenter en termes de finances publiques. Les autorités précisent que les fonds éventuellement économisés iront gonfler les caisses des municipalités concernées. Il y a donc, de toute évidence, une prime aux ententes. C’est ce que critiquent certains politiciens qui voient là une atteinte aux règles de la démocratie et un encouragement à l’absentéisme civique des électeurs. En tout cas, il ne semble pas qu’il y ait beaucoup de soucis à se faire à ce sujet. Car dans la plupart des cas, et des localités, les familles (c’est en effet généralement une affaire de familles) brûlent d’en découdre et n’envisagent pas de formules de compromis. Il reste que, pour les municipales, les alliances ne sont pas toujours fondées sur des considérations idéologiques, mais sur des intérêts bien plus ponctuels et localisés. Sans rien à voir avec les pactes conclus pour les législatives. D’autant qu’outre les édiles, il faut également élire des moukhtars, symbole premier d’une représentation microcosmique. Ainsi Kornet Chehwane, qui tente une bataille d’ordre général au Mont-Liban, se heurte à des difficultés issues des particularismes villageois. On note dans ce cadre que les aounistes pour leur part, se considérant intrinsèquement assez forts sur le plan populaire, n’envisagent pas pour l’heure de conclure un traité global avec la Rencontre et entendent la jouer au coup par coup. Philippe ABI-AKL
Selon des professionnels du cru, les chancelleries occidentales se frottent les mains de ce que l’organisation de municipales au Liban se trouve maintenant officiellement confirmée. Car les Occidentaux se préoccupent de tout mécanisme susceptible de conforter les principes démocratiques qu’eux-mêmes défendent. Et qui restent assez peu émergents dans cette partie du (tiers)...