« Assad veut voir se réchauffer les rapports entre Libanais », affirme Kandil

Le député Nasser Kandil a explicité hier, dans le cadre d’une émission télévisée, le sens des visites qu’il effectue à Bkerké et de l’ouverture dont il se fait l’avocat en direction de l’opposition, et du Rassemblement de Kornet Chehwane en particulier. Le député prosyrien a situé son initiative dans le prolongement d’une déclaration du patriarche maronite datant du 5 mars 2003, dans laquelle ce dernier a clairement établi la distinction entre « un partenariat stratégique » entre le Liban et la Syrie et « un problème de rapports » qu’il s’agit de régler entre les deux pays. « Depuis cette date, mes rapports avec des membres du Rassemblement de Kornet Chehwane n’ont plus cessé », a-t-il affirmé, tout en admettant que son discours politique a changé, et que ce changement tient compte « des nouvelles données politiques qui sont apparues, ainsi que des changements qui ont affecté aussi bien les autres que moi-même ». M. Kandil a nié agir à la demande expresse du commandement politique syrien. Il a toutefois admis qu’il tient compte des désirs du président syrien Bachar el-Assad de voir « se réchauffer les rapports entre les divers acteurs sur la scène politique libanaise ». Selon lui, le dialogue entre les diverses forces politiques en présence doit porter « sur les dossiers sur lesquels des divergences sont apparues au cours des deux dernières années, comme sur des dossiers sur lesquels il n’existe pas d’accord, comme la loi électorale, la décentralisation administrative, la lutte contre la corruption, les rapports entre les intérêts publics et les intérêts privés ». Toutefois, à la suite du chef de l’État syrien, M. Kandil fait une distinction bien claire « entre deux niveaux, celui du dialogue et celui de la décision politique ». Le député affirme aussi que le chef de l’État syrien ne manque pas une occasion d’encourager ses visiteurs à apprécier à sa juste mesure la manière dont le siège patriarcal de Bkerké a assumé « une responsabilité historique (…) en empêchant une dérive du Liban vers ce qu’on appelle le choc des civilisations ».