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Sud - L’État hébreu reconnaît que le bulldozer avait franchi la frontière Israël mène une riposte « mesurée » et accuse Damas de « double jeu »

Au lendemain de l’incident du bulldozer israélien, pris pour cible par le Hezbollah dans la région frontalière, et qui a fait un mort et un blessé dans les rangs de l’armée israélienne, l’État hébreu n’a pas tardé à riposter. Son aviation a effectué hier en début de soirée deux bombardements en deux points différents du Liban-Sud, apparemment sans faire de victimes. Une riposte « mesurée », ont affirmé les responsables israéliens, qui ont dans le même temps reconnu, comme l’affirmaient Beyrouth, le Hezbollah et l’Onu, que le bulldozer de la veille avait pénétré en territoire libanais. Cela n’a pas empêché Israël de s’en prendre – verbalement pour l’instant – à la Syrie, accusée de pratiquer un « double jeu » en continuant d’une part à soutenir le Hezbollah et de l’autre à vouloir reprendre les négociations de paix. Les bombardements ont visé la région de Zibkine, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Tyr, ainsi que les environs d’Aalmane, dans le caza de Nabatiyeh. Les raids ont commencé vers 18h00 et ont duré près d’une demi-heure. Trois quarts d’heure plus tard, le calme était revenu. Peu auparavant, deux hélicoptères avaient été aperçus survolant la côte méditerranéenne au large de Tyr. Le Hezbollah a indiqué que deux raids israéliens avaient visé des régions sous son contrôle. Aussitôt après les raids, l’armée israélienne a annoncé que son aviation avait attaqué deux bases du Hezbollah au Liban-Sud, « à la suite de l’attaque du Hezbollah de la veille », selon un communiqué officiel. « Des appareils de l’armée de l’air ont attaqué deux postes du Hezbollah qui servent de bases d’entraînement à des opérations terroristes contre le nord d’Israël et où des armes sont stockées », précise le communiqué. L’armée israélienne accuse en outre dans son communiqué « le Hezbollah, encouragé et soutenu par la Syrie, alors que le Liban détourne les yeux, d’enflammer la frontière nord d’Israël en dépit du redéploiement de l’armée israélienne sur la frontière internationale ». Elle rend la Syrie « directement responsable de toute activité terroriste provenant du Liban ». Un porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner, a indiqué de son côté à la presse qu’il s’agissait « d’une riposte mesurée à une attaque terroriste ». L’État hébreu « ne cherche pas une escalade armée », a ajouté M. Pazner, selon qui le raid aérien israélien doit avoir « valeur d’avertissement au Hezbollah, qui doit savoir qu’il ne peut continuer impunément ses attaques, et à la Syrie, qui le soutient tout en parlant de paix ». Peu de temps avant les raids, l’armée israélienne avait pourtant reconnu que l’incident de la veille s’était bien déroulé en territoire libanais. Le Hezbollah avait annoncé lundi que ses combattants ont ouvert le feu sur un engin ayant pénétré sur le sol libanais. Dans un premier temps, l’armée israélienne avait assuré que le bulldozer avait franchi une clôture, sans dépasser la frontière internationale, pour aller détruire des explosifs déposés, selon elle, par le Hezbollah. Mais, hier, le chef des forces israéliennes déployées à la frontière avec le Liban, le général Yaïr Golan, a admis devant les journalistes que l’armée israélienne avait « pénétré de quelques mètres en territoire libanais ». Une source militaire israélienne avait pour sa part indiqué qu’une éventuelle riposte ne viserait que le Hezbollah et que les cibles seraient choisies de façon à éviter de déclencher une escalade dans la région. La confirmation de la Finul De son côté, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait confirmé hier, quelque temps avant les bombardements, qu’Israël avait « violé la ligne bleue » qui sert de frontière internationale entre les deux pays, lorsqu’un bulldozer a pénétré lundi en territoire libanais. « Après enquête, la Finul peut confirmer que le bulldozer israélien se trouvait du côté libanais de la frontière lorsqu’il a été atteint par des tirs du Hezbollah libanais », a affirmé le porte-parole de la force onusienne, Milos Strugar. « Il s’agit d’une violation de la ligne bleue », a-t-il assuré. Selon l’agence nationale d’information (Ani, officielle), « le commandement de la Finul a informé les autorités libanaises que le bulldozer avait pénétré sur une profondeur de 20 mètres à l’intérieur du territoire libanais, ce qui constitue une violation flagrante de la ligne bleue ». Craignant une dégradation de la situation à la frontière, les Forces de l’Onu ont intensifié dans la journée d’hier leurs patrouilles dans la zone sous leur contrôle au Liban-Sud. « Nous avons reçu l’ordre d’intensifier les patrouilles le long de la ligne bleue », a indiqué à l’AFP un officier du contingent ghanéen de la Finul. Des transports blindés de la Finul patrouillaient dans le secteur de Marouahine où s’est déroulée l’attaque, alors que la ligne bleue était survolée par un hélicoptère de l’Onu. En début d’après-midi, un convoi comprenant quatre véhicules de la Finul et deux véhicules de l’armée libanaise sont arrivés près de la frontière pour commencer l’enquête sur le terrain. Un responsable du Hezbollah était également présent. Des combattants du Hezbollah, en tenue civile, mais sans armes et portant des gilets pare-balles, circulaient à bord de leurs motos dans la région. La télévision du Hezbollah, qui a filmé l’incident de lundi, a montré la roquette antichars de type Sagger se diriger vers sa cible clairement située devant une barrière de sécurité. Quatre Israéliens en civil ont remorqué le bulldozer à un véhicule militaire stationné du côté israélien de la barrière, à quelques mètres du lieu où il a été détruit. Cette clôture a été installée après le retrait israélien du Liban-Sud, en mai 2000. À Jérusalem, toujours avant les raids aériens de la soirée, le ministre de la Défense israélien, Shaoul Mofaz, avait mis en garde la Syrie et le Hezbollah, les accusant de « provocations délibérées ». M. Mofaz a accusé la Syrie d’être « responsable de l’escalade de la violence à la frontière israélo-libanaise », selon les médias israéliens. Il a également affirmé que la Finul savait que le Hezbollah avait posé des engins piégés le long de la frontière avec Israël il y a quelques jours, mais n’avait rien fait pour les désamorcer. D’autres responsables israéliens ont accusé la Syrie d’utiliser un double langage, en appelant à une reprise des négociations avec Israël, tout en appuyant les attaques anti-israéliennes du Hezbollah. « Si le président Assad continue d’utiliser le Hezbollah dans la lutte contre nous, il doit savoir que notre riposte sera très claire », a prévenu le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom. Avant l’annonce de l’attaque de lundi, le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait déjà pratiquement fermé la porte à toute négociation avec la Syrie en avertissant que celle-ci conduirait inévitablement à un retrait du plateau syrien du Golan conquis en 1967 par Israël.

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