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Actualités - ANALYSE

Perspectives Les affaires judiciaires et la téléphonie mobile se disputeront le devant de la scène cette semaine Le gouvernement appelé à définir la nouvelle approche de la privatisation du cellulaire

Encore et toujours le cellulaire. Encore et toujours les dossiers judiciaires. Parallèlement à la séance plénière de la Chambre qui se tiendra aujourd’hui pour examiner (et, le cas échéant, interpréter) les articles 60 et 70 de la Constitution, l’actualité locale de cette troisième semaine de janvier sera principalement axée, une fois de plus, sur le problème de la téléphonie mobile ainsi que sur les grandes affaires politico-judiciaires qui sont, d’une certaine façon, le reflet de l’état de « non-droit » qui sévit dans le pays. Il sera sans nul doute question dans les prochains jours des enquêtes menées au sujet du scandale d’al-Madina et du crash de Cotonou. De l’aveu même de plusieurs ténors de la scène politique locale, de grands noms semblent être impliqués dans ces deux affaires. Il serait par conséquent surprenant que toute la lumière soit faite sur ces dossiers. Par contre, le parquet s’est montré déterminé et pointilleux concernant le cas des 19 milliards de dinars irakiens saisis il y a quelques jours à l’aéroport de Khaldé, à bord d’un avion privé. La fermeté et le zèle manifestés dans ce cas ont peut-être une explication : à bord de l’appareil se trouvaient, notamment, le gendre du président Amine Gemayel, Michel Mekattaf, et un ancien responsable des Forces libanaises, Richard Jreissati. Ces derniers ont été maintenus en garde à vue en dépit du fait que les autorités irakiennes ont informé le parquet et le ministère de l’Intérieur que l’opération mettant en jeu ces 19 milliards de dinars est parfaitement régulière et qu’elle s’est faite pour le compte du nouveau pouvoir irakien. C’est aujourd’hui, en principe, que le dernier mot devrait être dit sur ce plan et que l’on saura, surtout, si les décideurs de l’ombre ont trouvé un quelconque prétexte pour exploiter cette affaire dans un but politicien, à savoir exercer des pressions sur le président Gemayel qui a relancé récemment ses attaques contre le pouvoir et Damas. Mais la semaine qui s’annonce sera surtout placée sous le signe de la téléphonie mobile. La commission ministérielle ad hoc, chargée par le gouvernement de réexaminer l’ensemble du dossier, tiendra aujourd’hui sa deuxième réunion, sous la présidence de M. Issam Farès. Elle prendra connaissance du rapport établi par le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, au sujet du résultat de l’appel d’offres qui avait été lancé par l’Exécutif en vue de la vente de licences d’exploitation du cellulaire ou de la gestion du réseau pour le compte de l’État. Le rapport de M. Cardahi a été transmis durant le week-end à la présidence du Conseil, laquelle devait soumettre le document à la commission ministérielle. C’est donc aujourd’hui que les membres de cette commission doivent plancher sur le dossier et présenter des recommandations au Conseil des ministres, lequel pourrait les examiner et prendre les décisions qui s’imposent au cours de la séance ordinaire qu’il tiendra jeudi. En toute vraisemblance, le gouvernement devrait annuler le dernier appel d’offres du fait qu’il a abouti à la mise à l’écart des quatre sociétés étrangères qui avaient été préqualifiées, seules les deux compagnies locales étant restées en lice. Le Conseil des ministres pourrait donc décider d’organiser une nouvelle adjudication, l’option de la gestion pour le compte de l’État ayant été, semble-t-il, retenue au détriment de la vente de licences d’exploitation sur 20 ans. Mais au-delà de ce point précis, c’est l’ensemble de la gestion de l’opération de privatisation de la téléphonie mobile qui est à nouveau remis sur le tapis. L’organisation du dernier appel d’offres avait été confiée, convient-il de rappeler, au Conseil supérieur pour la privatisation (CSP, relevant de M. Rafic Hariri). Ce qui a amené le vice-Premier ministre, Issam Farès, à souligner qu’il était anormal que le ministère des Télécoms ait été tenu à l’écart d’une telle opération. Le gouvernement devra, dans les jours qui viennent, trancher cette question et il devra surtout redéfinir les bases du nouveau processus de privatisation appelé à être enclenché. M. Cardahi a quelque peu annoncé la couleur sur ce plan en soulignant, dans une interview diffusée samedi sur les ondes de la Voix du Liban, qu’il est grand temps pour l’État de créer deux sociétés anonymes qui auraient pour but de prendre possession de tout le réseau cellulaire (équipement, actifs, contrats des employés etc.). Il reviendra alors à ces deux sociétés appartenant à l’État de conclure les contrats de gestion avec les compagnies étrangères qui remporteront la nouvelle adjudication qui devrait être lancée sous peu. Cette approche de la privatisation du cellulaire a été longtemps défendue par M. Cardahi mais n’a pas été retenue par le CSP. La réunion que la commission ministérielle sur la téléphonie mobile tiendra aujourd’hui ainsi que la séance du Conseil des ministres, jeudi, permettront de déterminer si oui ou non un consensus est, enfin, envisageable entre les deux camps de Baabda et de Koraytem qui se sont farouchement opposés jusqu’à présent au sujet de ce dossier. L’incertitude persiste encore sur ce plan. Car, en définitive – et comme c’est souvent le cas dans des situations semblables au Liban – l’enjeu du cellulaire est ici beaucoup plus politique que technico-commercial. Michel TOUMA
Encore et toujours le cellulaire. Encore et toujours les dossiers judiciaires. Parallèlement à la séance plénière de la Chambre qui se tiendra aujourd’hui pour examiner (et, le cas échéant, interpréter) les articles 60 et 70 de la Constitution, l’actualité locale de cette troisième semaine de janvier sera principalement axée, une fois de plus, sur le problème de la...