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Actualités - CHRONOLOGIE

Libertés - Le courant aouniste et la FDHDH se solidarisent avec le journaliste Pierre Atallah : « Suis-je un danger pour la sécurité nationale ? »

«Est-ce que je représente un aussi grand danger pour la sécurité nationale ? » s’est demandé hier le journaliste Pierre Atallah, qui a en effet été déféré jeudi par contumace devant le tribunal militaire pour un article publié en juillet 2003 sur l’affaire des détenus libanais en Syrie. M. Atallah, qui vit en exil à Paris, est accusé d’avoir « porté atteinte aux relations du Liban avec un pays frère » et d’avoir « humilié les forces de l’ordre ». « Ils n’ont pas le droit de me poursuivre en justice. Je suis sous protection française. Je suis un réfugié politique, et ils m’ont contraint à l’exil. Ils veulent me notifier à travers l’ambassade du Liban à Paris, mais ils n’ont pas le droit de le faire. Il existe un précédent, avec les poursuites initiées l’an dernier contre le général Michel Aoun. Tout cela constitue une violation de la souveraineté française », a affirmé M. Atallah à L’Orient-Le Jour. Le journaliste, qui écrit dans les colonnes du quotidien an-Nahar, a exprimé son étonnement devant les poursuites dont il fait l’objet. « Je ne comprends pas. À Beyrouth, ils (le pouvoir) évoquent sans cesse l’existence d’un climat d’ouverture, mais il semble que ce ne soit pas le cas. L’article pour lequel je suis poursuivi a été publié dans le Nahar. Le courant aouniste a repris l’article pour le publier sur son site Internet. Par ailleurs, je ne suis pas le seul à avoir évoqué la question des détenus libanais en Syrie. Pourquoi ne pas poursuivre MM. Mansour el-Bone, Pierre Gemayel et Farès Souhaid, qui avaient adressé une question au gouvernement concernant ce dossier ? Ou encore les ONG internationales des droits de l’homme, à l’instar de Human Rights Watch. Pourquoi persistent-ils à me prendre pour cible ? » a-t-il indiqué. Et de conclure : « Si l’on peut porter aussi facilement atteinte aux relations libano-syriennes, cela veut dire qu’il existe déjà un problème de base à ce niveau. » Par ailleurs, le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a pris la défense de M. Atallah, estimant qu’il était « l’une des plumes libres et reconnues de la presse libanaise ». Le CPL a dénoncé « les agissements du pouvoir répressif, qui a foulé aux pieds tous les droits consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme ». De son côté, le président de la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire, Waël Kheir, a publié un communiqué dans lequel il a déploré « la crise que traverse actuellement la liberté d’expression au Liban ». La FDHDH a qualifié d’illégale la poursuite d’un article circulant sur Internet, indiquant que « la justice militaire révèle la véritable nature du régime, auquel elle porte atteinte ». Elle a en outre mis l’accent sur la nécessité de clarifier certains points de procédure. « Qui sont les pays frères ? Les 22 pays arabes, en plus de l’Autorité palestinienne ? Pourquoi n’y a-t-il aucun cas de poursuite à la suite de critiques contre le Koweït, l’Irak post-Saddam Hussein, ou l’Autorité palestinienne ? Pourquoi les cas portent-ils exclusivement sur les critiques à l’encontre de la Syrie », s’est-elle enfin interrogée.
«Est-ce que je représente un aussi grand danger pour la sécurité nationale ? » s’est demandé hier le journaliste Pierre Atallah, qui a en effet été déféré jeudi par contumace devant le tribunal militaire pour un article publié en juillet 2003 sur l’affaire des détenus libanais en Syrie. M. Atallah, qui vit en exil à Paris, est accusé d’avoir « porté atteinte aux...