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Actualités - OPINION

Vie politique - Appel implicite à une coalition pour la présidentielle Le programme de Joumblatt passé au crible

Les propos de Walid Joumblatt sur la LBCI (émission « Kalam el-Nass » de Marcel Ghanem) ont été au centre des commentaires des professionnels, durant le week-end. Ils voient, dans l’appel à la formation d’un large front national, un projet destiné essentiellement à constituer une coalition en vue de la présidentielle. Passé au crible, le programme du leader progressiste présente les points suivants : – Révision de certaines dispositions constitutionnelles d’ordre pratique, concernant notamment les prérogatives des ministres. Pour gommer les failles du système Taëf et améliorer les prestations des diverses instances exécutives. – Réforme de la justice, qui doit se voir octroyer une véritable autonomie. – Élaboration d’une loi électorale équitable autant qu’équilibrée. Pour assurer une représentation authentique de toutes les composantes du pays. Soit par l’adoption de la proportionnelle. Soit par le recours au caza, Beyrouth devant être divisé en trois circonscriptions pluralistes. – Mise à l’écart des revendications relatives au retrait syrien. Étant donné que les graves circonstances régionales ou internationales ne permettent pas un tel débat. Surtout à un moment où la Syrie subit d’aussi fortes pressions et se trouve en butte à de claires menaces. Il faut donc en protéger le flanc libanais. Sans compter que sa présence militaire au Liban constitue un bouclier contre l’activisme de certaines formations intégristes suspectes. – Plus avant, il faut épurer les relations libano-syriennes, par un dialogue sincère impliquant notamment Bkerké. Dans ce même cadre, il est nécessaire de neutraliser tout projet mettant en péril l’unité interne du pays. – Tout nouveau président de la République doit prendre en compte un certain nombre de postulats ou d’a priori. Dont la protection de l’armement résistant, la promotion des relations avec la Syrie, la mise à jour de Taëf, la lutte contre la corruption. Faute de tels engagements, Joumblatt appuierait la reconduction du mandat du président Lahoud. Surtout si les pressions US, qui visent à séparer le Liban de la Syrie, devaient requérir un tel choix. Ces éléments variés représentent aux yeux de Joumblatt le noyau d’un document de travail, d’une plate-forme pour un mouvement national réformiste. Dont l’existence renforcerait les forces de gauche, mais aussi l’opposition. Cet objectif est-il réalisable ? Peut-il y avoir un dialogue entre les divers courants de la scène locale, dont Kornet Chehwane ? À première vue, le principal point de divergence reste la présence syrienne. Pour la plupart des opposants de l’Est, il ne s’agit plus à l’heure actuelle de réclamer un départ immédiat. Mais de s’entendre, à tout le moins, sur un délai global. Pour que les autorités cessent d’affirmer, dans le vague, que cette présence syrienne est aussi « provisoire » que « nécessaire ». Les opposants, dans leur majorité, reconnaissent qu’il serait inopportun, dans les conditions extérieures présentes, de contester la nécessité des troupes syriennes sur le plan défensif et sécuritaire. Mais ils insistent pour que les principes premiers, ainsi que les préceptes de Taëf, ne soient pas foulés aux pieds. C’est-à-dire, répètent-ils, il faut prévoir un délai. En précisant, par exemple, que la conclusion éventuelle d’un arrangement de paix libano-syrien avec Israël devrait s’accompagner automatiquement d’un retrait syrien. Ou encore, en se mettant d’accord sur un tel reflux au cas où Israël restituerait les fermes de Chebaa, pour que s’instaure une trêve durable, en attendant un règlement régional global. Certains pôles ajoutent que l’on peut toujours fixer pour la présence militaire syrienne, comme pour les contingents de la Finul, une tranche de six mois renouvelable si la situation n’évolue pas. Cette divergence sur la question syrienne a, jusque-là, entravé tout effort de dialogue sérieux entre Kornet Chehwane et les pôles mahométans. On sait en effet que, bien au-delà des considérations de terrain, ce sont les principes essentiels de souveraineté et d’indépendance qui sont en cause, aux yeux de l’opposition de l’Est. Qui attend donc davantage de précisions de la part des promoteurs d’un éventuel front national, pour se prononcer sur une éventuelle adhésion à cette constellation. Émile KHOURY
Les propos de Walid Joumblatt sur la LBCI (émission « Kalam el-Nass » de Marcel Ghanem) ont été au centre des commentaires des professionnels, durant le week-end. Ils voient, dans l’appel à la formation d’un large front national, un projet destiné essentiellement à constituer une coalition en vue de la présidentielle. Passé au crible, le programme du leader progressiste...