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Actualités - OPINION

Paris II - Peu de réformes, pas d’opérations de privatisations Chirac se dit déçu par le Liban qui n’a pas tenu ses engagements

Le président français Jacques Chirac a fait part de son mécontentement à certains responsables libanais du fait que Beyrouth n’a pas tenu ses engagements concernant le processus de privatisation. M. Chirac est d’autant plus déçu qu’il se considère moralement responsable par rapport aux États qui ont accepté d’aider financièrement le Liban lors de la conférence de Paris II. Selon ces responsables qui citent le président de la République française, si les pays donateurs ont consenti à faire preuve de patience (bien que le Liban n’ait encore tenu aucune de ses promesses), c’est grâce sans doute aux relations d’amitié qui lient le Premier ministre Rafic Hariri aux dirigeants de certains de ces États. Ainsi, la crise économique et financière s’aggraverait encore davantage dans le pays si M. Hariri venait à être écarté du pouvoir car les participants à Paris II ne manqueront pas alors de faire pression sur Beyrouth pour se faire rembourser. De l’aveu même du ministre des Finances Fouad Siniora, les autorités libanaises n’ont pas déployé suffisamment d’efforts pour promouvoir la croissance et le développement des différents secteurs économiques du pays. En effet, ni le déficit budgétaire ni le service de la dette n’ont pu être jugulés. Rien de tangible n’a été fait non plus en vue de réformer la structure de l’économie libanaise et de réduire la taille de l’Administration publique tout en augmentant son efficacité et son rendement. Quant aux organismes de contrôle, leur pouvoir et leur rôle restent limités. Le gaspillage n’a pas cessé, et les prestations sociales de l’État ne se sont guère améliorées. Rappelons qu’une partie des quelque quatre milliards de dollars que le Liban avait obtenus à Paris II sous forme de prêts bonifiés aurait dû être utilisée pour la restructuration de la dette. L’autre partie de l’aide aurait dû servir au financement de projets de développement sociaux. À l’époque, les engagements pris dans ce sens par le gouvernement libanais avaient contribué à assainir la situation économique dans le pays. Mais les réformes annoncées n’ont pas été appliquées, notamment au niveau du processus de privatisation. À la conférence de Paris II, les dirigeants libanais avaient présenté aux pays donateurs un programme de règlement de la crise. C’est sur cette base qu’ils avaient demandé l’aide de la communauté internationale. Ayant pratiquement eu toute l’aide qu’ils souhaitaient, ils auraient dû tenir effectivement leurs promesses et mettre en application le programme prévu. Mais au lieu de cela, le train des réformes continue de buter sur de nombreux obstacles, de même que les initiatives du secteur privé. Qui plus est, le dernier rapport publié sur le Liban par la Banque mondiale prévoit pour cette année une augmentation de la dette publique en raison du déficit budgétaire. Le service de la dette devrait absorber de surcroît la majeure partie des recettes du Trésor. D’autre part, les différends politiques retardent les réformes économiques, et les opérations de privatisations en particulier. Exemple : le réseau cellulaire dont la privatisation a été récemment reportée pour la énième fois, sans compter le retard mis dans l’application des engagements pris à Paris II. Selon un expert économique, 2004 est en conclusion l’année des défis économiques, financiers et monétaires. Le gouvernement doit élaborer à cette occasion un nouveau programme de réformes financières et économiques, sans quoi, c’est l’avenir du pays à long terme qui risque d’être compromis. Émile KHOURY
Le président français Jacques Chirac a fait part de son mécontentement à certains responsables libanais du fait que Beyrouth n’a pas tenu ses engagements concernant le processus de privatisation. M. Chirac est d’autant plus déçu qu’il se considère moralement responsable par rapport aux États qui ont accepté d’aider financièrement le Liban lors de la conférence de...