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Actualités - OPINION

dialogue - Damas chercherait à mettre fin au déséquilibre politique interne La Syrie en quête d’un interlocuteur chrétien

Des contacts officieux sont actuellement en cours avec des responsables syriens pour l’ouverture d’un dialogue entre Damas et certaines instances chrétiennes, dans le but de parvenir à un accord sur les moyens de consacrer les relations entre le pouvoir syrien et les chrétiens du Liban, affirment des sources parlementaires. L’objectif serait également de mettre fin au déséquilibre politique interne et, partant, au sentiment de marginalisation et d’absence de participation effective à la prise de décision des chrétiens. Si les questions qui feront l’objet d’un dialogue avec ces personnalités chrétiennes ne font pas l’ombre d’un doute, il reste à savoir quelles personnalités choisir pour initier ce dialogue et parvenir à un accord global, avant la fin du mandat actuel ou au début du prochain mandat. Pour certains, c’est au président Émile Lahoud qu’il revient de mener le dialogue, dans le sens où il constitue la référence chrétienne au niveau du pouvoir, même s’il est également, au plan officiel, une référence nationale pour tous les Libanais, toutes orientations et communautés confondues. Selon ces observateurs, ce qui doit être accordé aux chrétiens doit l’être par l’entremise du président Lahoud, sous prétexte qu’il est le chef du pouvoir exécutif et de tous les pouvoirs, et qu’aucune réalisation ne peut suivre son cours si elle n’obtient pas, au préalable, l’aval du pouvoir. Il n’y a par ailleurs aucun inconvénient à dialoguer avec les instances chrétiennes religieuses et politiques si cela s’avère incontournable, à partir du moment où les résultats du dialogue devront bénéficier par la suite de la bénédiction du chef de l’État. Tout comme un accord sur les revendications à satisfaire pourrait être négocié d’abord avec le président de la République, lequel prendrait par la suite l’initiative d’un dialogue avec les instances chrétiennes spirituelles et politiques pour obtenir une légitimation des décisions avant leur application. D’aucuns préfèrent mettre en relief l’efficacité d’un dialogue officieux entre Damas et Bkerké, parce que, soutiennent-ils, il est bien plus facile de dialoguer avec Bkerké qu’avec quiconque. Par ailleurs, poursuivent les tenants de ce point de vue, le patriarcat maronite est une référence plus globale. Ainsi, en parvenant à un accord avec Bkerké, la Syrie touche-t-elle une large fraction de chrétiens, parmi lesquels les piliers du Rassemblement de Kornet Chehwane. Les résultats d’un tel accord seraient ensuite remis au président Lahoud, lequel mènerait à son tour un dialogue officiel avec Damas et les autorités concernées sur les questions évoquées, avant de donner son feu vert pour la mise en application des revendications, notamment à la Chambre ou au Conseil des ministres. Certains estiment, pour leur part, qu’il ne reste plus suffisamment de temps avant la fin du mandat actuel pour satisfaire à des revendications ou mettre certaines demandes à exécution. Ceux-là affirment qu’un dialogue officieux entre Damas et Bkerké sur les revendications des chrétiens serait amplement suffisant, pour l’instant. Et, au cas où les deux parties parviennent à un accord, celui-ci entrerait en application sous le mandat du nouveau président de la République, par le biais du premier gouvernement du prochain mandat. D’autant plus, poursuivent les partisans de cette option, que le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, exprime la volonté des Libanais en général et des chrétiens en particulier, à travers ses positions nationales et modérées. Le patriarche maronite est le véritable fer de lance de la modération et une référence politique et spirituelle sage, qui prend des positions rationnelles et équilibrées. Des positions qui ôtent surtout de leur légitimité à d’autres courants réactionnaires. Ceux qui prônent l’ouverture d’un dialogue avec Bkerké estiment que Damas doit commencer par traduire concrètement les louanges qu’il fait au patriarche maronite, dans la mesure où ces positions lui permettent de gagner la sympathie et le soutien des chrétiens dans les moments difficiles. Et d’ajouter que ce n’est pas le pouvoir qui permettra aux Syriens de s’assurer le soutien des Libanais. Par ailleurs, s’il importe à Damas de laisser Bkerké avoir son mot à dire sur l’échéance présidentielle, il est nécessaire que son dialogue avec l’instance religieuse fasse partie du programme du nouveau régime, pour que disparaisse ce sentiment de marginalisation en vogue chez les chrétiens. Il reste que, pour l’instant, Damas n’a toujours pas réussi à déterminer qui sera son interlocuteur dans le cadre d’un dialogue avec les chrétiens, ni avec qui il doit fixer le programme d’un tel dialogue. Émile KHOURY

Des contacts officieux sont actuellement en cours avec des responsables syriens pour l’ouverture d’un dialogue entre Damas et certaines instances chrétiennes, dans le but de parvenir à un accord sur les moyens de consacrer les relations entre le pouvoir syrien et les chrétiens du Liban, affirment des sources parlementaires. L’objectif serait également de mettre fin au...