Partis - Congrès du Courant réformiste Kataëb à Aïn Saadé Gemayel prône un dialogue interlibanais sur les perspectives du conflit israélo-arabe

L’ancien président de la République Amine Gemayel a appelé hier à « un dialogue interlibanais sur les perspectives du conflit israélo-arabe, les mutations au niveau de la situation régionale et internationale, et le processus de paix ». M. Gemayel s’exprimait dans le cadre du congrès organisé par le Courant réformiste Kataëb à Aïn Saadé, en présence notamment des députés Antoine Ghanem, Pierre Gemayel, Boutros Harb, Mansour el-Bone, Farès Souhaid, Henri Hélou et Nassib Lahoud, des anciens députés Camille Ziadé, Nadim Salem, Élias el-Khazen, Auguste Bakhos et Pierre Daccache, de Mgr Khalil Abinader représentant le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, et de MM. Samir Frangié, Chakib Cortbaoui, Élias Abou Assi et Joseph Abou Khalil. Plaidant en faveur du principe de l’alternance du pouvoir, l’ancien chef de l’État a rejeté toute entreprise de prorogation ou de renouvellement. « Porter atteinte au principe de l’alternance aboutit à la dictature et à l’autoritarisme. Arguer des circonstances exceptionnelles pour justifier (le principe de la prorogation) constitue un prétexte nul et non avenu. Cette situation dure depuis près de trois décennies et pourrait durer encore longtemps. Le moyen de la dépasser ou de vivre avec est de recouvrer cet aspect important de la souveraineté, qui consiste à choisir nous-mêmes nos représentants, à leur demander des comptes, démocratiquement, c’est-à-dire par le biais des élections, pas des coups d’État », a-t-il indiqué. « Ce qu’il faut, ce n’est pas un coup d’État contre le coup d’État, mais un anti-coup d’État, pour en finir avec la politique de l’exil, de l’incarcération, de la marginalisation et de l’élimination, et parvenir à une réconciliation globale et à un dialogue entre les différents groupes libanais sur les moyens de mieux résister contre les dangers qui visent la Syrie et le Liban », a poursuivi M. Gemayel. « Le lieu de dialogue approprié, ce sont les institutions, le Parlement, le Conseil des ministres qui ne se conduit pas comme s’il menait les affaires politiques du pays (...). Le tout étant d’aboutir à un dialogue libano-syrien entre les deux gouvernements et les deux États, et, par suite, à une stratégie commune garantissant la sécurité des deux pays, avec une coordination à tous les échelons », a-t-il ajouté. Évoquant ensuite le dossier Kataëb, il a plaidé pour une « nouvelle renaissance du parti, ou plutôt pour un nouveau chantier regroupant toutes les parties sans exception ». Prenant la parole, le député Pierre Gemayel a appelé les partisans du Courant réformiste à se mobiliser en prévision des municipales, de la présidentielle et des législatives. Il a également réclamé l’existence d’une justice indépendante. Pour sa part, le député Antoine Ghanem a appelé à l’élaboration d’une loi électorale moderne, équitable et équilibrée, garantissant la représentation de toutes les fractions. D’autres cadres du Courant réformiste ont également pris la parole au cours du congrès, à l’instar du responsable des partisans de la formation à l’étranger, Toufic Soueid. Communiqué de Saïfi Dans un communiqué publié en soirée, le bureau politique du parti Kataëb s’en est pris « à ce qui est appelé le Courant réformiste Kataëb, dirigé par le président Amine Gemayel et son héritier Pierre ». « Il s’agit uniquement d’un groupe de partisans (de MM. Gemayel et Gemayel), qui ne possède aucun lien, par conséquent, avec le parti Kataëb. (Cette structure) a donc le droit de s’organiser comme elle l’entend », a poursuivi la direction de Saïfi, estimant que le problème « ne relève que des autorités concernées, concernant les moyens de traiter avec des groupes, des réunions ou des associations politiques à la lumière des lois et des règlements en vigueur ».