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Actualités - CHRONOLOGIE

PRESSE - Un éditorial de Gebrane Tuéni provoque la colère du président de la Chambre Berry dépose une plainte contre an-Nahar auprès des Ordres de la presse et des rédacteurs

Intitulé « L’État de non-droit », l’éditorial du PDG d’an-Nahar, Gebrane Tuéni, hier, a provoqué l’ire du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a réagi au quart de tour en déposant une plainte contre M. Tuéni auprès des deux Ordres de la presse et des journalistes. Et pour cause : en relevant le flou qui entoure l’affaire de la catastrophe aérienne de Cotonou, et en posant une série de questions à ce sujet, le PDG d’an-Nahar laisse entendre que le président de la Chambre ou plus précisément un de ses proches exploiterait l’appareil et qu’il aurait embauché un pilote libyen. M. Berry, qui s’est posé comme victime d’un complot, a fait part de son indignation au cours d’une conférence de presse à laquelle il a invité MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, qui ont ouvertement pris son parti. Entouré de MM. Baalbacki et Karam, M. Berry a tenu sa conférence de presse à Aïn el-Tiné, en présence des journalistes accrédités au Parlement. « Ce n’est pas parce que ma dignité a été bafouée que j’ai convoqué cette conférence, mais parce qu’il faut préserver celle de la presse au Liban », a d’emblée affirmé le président de la Chambre, avant de souligner son soutien à la presse. « Je me tiens toujours du côté de la presse, qu’elle soit la cause ou la victime d’une injustice. Pendant toute ma carrière politique, je n’ai jamais porté plainte contre un journaliste ou un média, sachant que j’ai été la cible de nombreuses campagnes. Une revue libanaise m’attaque violemment depuis près d’un an à cause d’une défaite à des élections sportives. Une station de télévision agit de même, sans que je ne sache pourquoi », a-t-il ajouté. M. Berry a ensuite indiqué que « le fils du propriétaire d’un journal que je respecte énormément et qui est an-Nahar a déjà fait valoir dans les années 80 que je possède 66 stations d’essence aux États-Unis. Nous lui avions répondu à l’époque en affirmant que l’essence est la nôtre et les stations les siennes. Nous n’avions pas porté plainte. » Et d’ajouter : « Je savais que diverses attaques allaient être lancées contre Nabih Berry en 2004. Que nous réserve encore cette année ? Il est demandé que personne n’exige des comptes de personne et que personne ne fasse preuve de transparence. Mais je ne pensais pas que quelqu’un oserait porter préjudice à la mission sacrée de la presse (...) au point qu’il est même possible de parler de complot. Si l’on tient compte de ce qui a été publié dans l’éditorial de M. Gebrane Tuéni et dans certaines revues, ainsi que ce qui a été diffusé par certaines stations de télévision, Nabih Berry finit par devenir en ces temps propriétaire d’avions. Et si ce n’était que ça ! Il semble qu’il traite même avec la Libye. Les gens qui traitaient effectivement avec la Libye et contre qui nous mettions en garde se placent aujourd’hui en accusateurs. » M. Berry a ensuite demandé au procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, de lui révéler l’identité de ce « proche » mentionné par M. Tuéni, « qui est devenu riche, qui possède des avions, que nous ne connaissons pas et que nous aimerions connaître ». Il a jugé extrêmement graves les propos de M. Tuéni sur le pilote libyen, affirmant qu’un des propriétaires de l’avion – également mentionné par le PDG d’an-Nahar – avait quitté le Liban après avoir été chassé du mouvement Amal en raison de ses liens avec l’ex-Armée du Liban-Sud. Il a ensuite demandé aux présidents des deux Ordres de la presse et des rédacteurs de prendre les mesures qu’ils jugeront nécessaires « pour préserver la dignité de la presse et la sienne ». Prenant à son tour la parole, M. Baalbacki a souligné que la presse n’acceptera pas que la dignité du président de la Chambre soit bafouée, affirmant : « Nous considérons qu’il est de notre devoir de modérer tout collègue qui commet une injustice. » Il a ensuite rappelé que la loi n’autorise pas la presse à publier des informations sur une affaire confiée à la justice et faisant l’objet d’une enquête. Prenant à son tour la parole, M. Karam a promis au chef du Parlement que ses droits seront préservés, soulignant également que le monde de la presse tient à la dignité du président de la Chambre « qui a toujours répondu favorablement à nos requêtes, lorsqu’on lui demandait de prendre position en faveur d’une plus grande marge de liberté ». En soirée, on apprenait que l’affaire se dirige vers un règlement à l’amiable. Les deux conseils des Ordres de la presse et des rédacteurs tiendront lundi une réunion qui lui sera consacrée.

Intitulé « L’État de non-droit », l’éditorial du PDG d’an-Nahar, Gebrane Tuéni, hier, a provoqué l’ire du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a réagi au quart de tour en déposant une plainte contre M. Tuéni auprès des deux Ordres de la presse et des journalistes. Et pour cause : en relevant le flou qui entoure l’affaire de la catastrophe aérienne de...