Communautés - Les évêques maronites mettent en garde contre une conception simpliste de l’abolition du confessionnalisme Bkerké évoque le sort des personnes disparues dans les prisons syriennes

Les sujets de l’heure étaient à l’ordre du jour de la réunion mensuelle des évêques maronites, qui ont notamment salué le succès des négociations entre Israël et le Hezbollah pour l’échange des prisonniers, tout en évoquant le sort des personnes disparues dans les prisons syriennes. Les évêques maronites ont également mis en garde contre une conception simpliste de l’intégration nationale ou de l’abolition du confessionnalisme politique. Voici le texte intégral du communiqué final publié à l’issue de la réunion : « Réunis le mercredi 4 février à Bkerké, sous la présidence de leur patriarche, le cardinal Nasrallah Sfeir, les évêques maronites ont abordé les sujets de l’heure, sur le plan ecclésial et national, et ont fait paraître à l’issue de leurs délibérations le communiqué suivant : « 1- Les tensions qui marquent le traitement des dossiers de certains services publics, comme le téléphone et l’électricité, et la manière d’en assurer les rentrées les plus substantielles pour l’État ainsi que la concurrence que certains dirigeants font à l’État pour l’accaparement de ses rentrées ne sont pas des signes de santé. Un régime dont les membres sont en concurrence avec l’État pour l’accaparement de ses rentrées est un régime malsain. « 2- Il est dangereux de soulever la question de l’élimination du confessionnalisme politique des textes constitutionnels avant son élimination des mentalités et des esprits, par l’éducation préalable de plusieurs générations de Libanais, au respect mutuel. On le fait, alors même que la décentralisation administrative, qui permettrait aux citoyens d’accomplir leurs formalités officielles dans leurs régions de résidence et au moindre coût, demeure absente. Nous rappelons à ce sujet le principe de subsidiarité, selon lequel une autorité supérieure ne devrait pas remplir la fonction que pourrait assurer une autorité qui lui est subalterne. Impôts et services sociaux « 3- De nouveaux impôts seraient épuisants pour la population, si en échange celle-ci ne bénéficie pas de services sociaux. L’une des fonctions de l’État est d’assurer des emplois aux Libanais, afin de leur éviter d’aller chercher ces emplois à l’étranger, sans qu’il soit possible de savoir si les circonstances leur permettront de rentrer au pays. « 4- Œuvrer à rassembler la population universitaire en un seul lieu, plutôt que dans des branches régionales, ne sert pas la cause de l’enseignement supérieur et de la culture. L’intégration nationale ne se fait pas en rassemblant les étudiants en un seul espace physique, mais en leur inculquant les principes de la justice et du respect mutuel, de la sincérité, de la probité et d’une citoyenneté responsable. « 5- Nous saluons le succès des négociations qui ont conduit à la libération d’un certain nombre de Libanais des prisons israéliennes, dans l’espoir qu’ils seront tous libérés un jour. Et nous souhaitons que les États libanais et syrien tiennent compte des demandes des parents des Libanais portés disparus. « 6- La fête de Saint-Maron, célébrée lundi prochain, devrait aider les fidèles à revenir à Dieu, par l’intercession de ce saint, et inspirer les maronites à unir leurs rangs et coopérer avec leurs frères libanais pour le relèvement du Liban. »