Libye Les sanctions américaines ne sont plus justifiées, estime Tripoli

Le Premier ministre libyen Choukri Ghanem a estimé hier qu’il n’y avait aucune justification à la poursuite des sanctions américaines contre son pays, au moment où Washington affirme ne pas être pressé de les lever. Il a par ailleurs affirmé que son pays avait pris « beaucoup de mesures pour améliorer ses relations avec les États-Unis ». Il a également fait part de « l’attachement de la Libye aux termes » de l’accord conclu en août entre Washington, Tripoli et Londres, sur le versement de quelque 2,7 milliards de dollars aux familles des victimes de l’attentat de Lockerbie. À ce jour, la Libye a payé 4 millions de dollars à chaque famille et, selon l’accord conclu en août entre Washington, Tripoli et Londres, elle pourrait s’abstenir de verser le restant des compensations si les sanctions américaines ne sont pas levées avant le 12 mai. « Nous allons agir conformément à l’accord », a prévenu M. Ghanem. Les États-Unis ont indiqué vendredi qu’ils attendaient que la Libye concrétise ses promesses d’abandonner ses programmes d’armes de destruction massive avant de lever les sanctions. Les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1981 et Washington impose depuis près de 25 ans des sanctions économiques et politiques de toutes sortes au régime libyen. Les sanctions internationales imposées par l’Onu contre la Libye ont, quant à elles, été définitivement levées le 12 septembre dernier. Le 19 décembre, prenant le monde par surprise, la Libye a annoncé sa décision de renoncer à tout programme d’ADM après neuf mois de négociations secrètes avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, alors qu’elle avait toujours assuré qu’elle n’en possédait pas.