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Universités - congé forcé pour 70 000 étudiants, dans l’indifférence générale les professeurs de l’UL joueront leur va-tout la semaine prochaine

En grève ouverte depuis le 17 novembre, les professeurs à plein-temps de l’Université libanaise (UL) joueront leur va-tout, cette semaine, en organisant une série de rencontres de mobilisations dans les régions, avec les enseignants et les employés du secteur public, les conseils de section et les représentants des étudiants. Leur mouvement culminera avec une réunion mercredi au siège de la Ligue avec tous les députés et ministres anciens de l’UL et un sit-in jeudi place du Musée, à quelques dizaines de mètres du siège du Conseil des ministres.
Au nombre de 3 000 environ, les professeurs ont publié un communiqué, hier, expliquant une fois de plus les raisons de leur grève générale.
Les professeurs commencent par s’étonner de l’indifférence avec laquelle les autorités accueillent une grève affectant l’année universitaire de 70 000 étudiants, et destinée à défendre des droits si évidents que nul ne songe à s’y opposer.
Quelles sont donc les revendications du corps professoral de l’Université libanaise ?
En résumé, et c’est à leur avis la clé de voûte de leur mouvement revendicatif, les professeurs réclament rien moins que l’autonomie administrative de l’Université libanaise et le rétablissement des droits de l’UL, spoliés par... le Conseil des ministres.
Depuis 1997, en effet, c’est le Conseil des ministres qui exerce les prérogatives du conseil de l’Université, un organisme présidé par le recteur – aujourd’hui Ibrahim Kobeyssi – et comprenant les doyens des 14 facultés de l’UL, les représentants élus des professeurs dans chaque faculté et deux représentants du gouvernement.
Dans le rétablissement des prérogatives de cet organisme, les professeurs voient un premier pas vers le rétablissement de la démocratie à l’université, aujourd’hui ravagée par le clientélisme le plus honteux.
Parallèlement à ce rétablissement, les professeurs souhaitent, bien entendu, qu’un budget respectable soit voté pour une université qui accueille quelque 70 000 étudiants, soit environ 61 % des étudiants libanais.
À titre d’exemple, le budget de l’UL a été fixé cette année à 153 milliards de livres, alors que le conseil d’université avait réclamé 200 milliards.
Les salaires des professeurs, dont la moyenne mensuelle est d’environ 2 000 dollars, ainsi que les loyers des bâtiments accaparent jusqu’à 92 % de ce budget, le reste devant suffire aux laboratoires, à la recherche scientifique, etc.
Sur le plan financier, les professeurs ont deux revendications essentielles. Ils réclament, d’abord, le paiement des arriérés de salaires (1996-1998) que l’État leur doit pour un rajustement décidé en 1998, avec effet rétroactif (loi 717/ 98) et qu’ils n’ont pas encore touché.
Les professeurs de l’UL réclament aussi une rallonge de 2,3 milliards de livres pour le budget de leur mutuelle.
À leurs yeux, cette rallonge est un acquis puisqu’elle est inscrite au budget de cette mutuelle pour 2003. Le non-paiement de cette somme a eu pour conséquence le refus de certains établissements hospitaliers comme l’AUH et l’Hôtel-Dieu, de recevoir les professeurs à plein- temps. Ils refusent en outre de voir cette revendication résumer, aux yeux des responsables, leur mouvement.
Les professeurs exigent aussi, par solidarité avec leurs collègues, que les salaires des professeurs contractuels à plein- temps ou par heure effective soient payés. Le conseil de l’Université a approuvé les contrats de ces professeurs depuis plus d’un an et attend toujours que le Conseil des ministres donne son aval à cette décision.
Enfin, les professeurs à plein-temps de l’UL demandent que leurs indemnités soient payées non au bout de 40 ans, comme c’est le cas de tous les fonctionnaires, mais au bout de 30 ans. Les fonctionnaires, raisonnent-ils, peuvent entamer leur carrière à l’âge de 18 ans, tandis qu’un professeur d’université ne saurait achever sa formation avant l’âge de 28 ans.
En grève ouverte depuis le 17 novembre, les professeurs à plein-temps de l’Université libanaise (UL) joueront leur va-tout, cette semaine, en organisant une série de rencontres de mobilisations dans les régions, avec les enseignants et les employés du secteur public, les conseils de section et les représentants des étudiants. Leur mouvement culminera avec une réunion...