M. Addoum, qui a reçu un rapport d’Interpol-Cotonou en réponse aux demandes formulées par le parquet de Beyrouth autour de l’accident, a indiqué avoir déféré à la brigade criminelle ce rapport ainsi que la teneur des informations publiées hier par notre confrère ach-Charq el-Awsat, selon lequel le FBI américain enquêterait actuellement pour savoir si le Boeing accidenté n’était pas celui qui avait disparu en mai dernier en Angola. C’est dans le cadre de cette dernière affaire que les trois personnes doivent être interrogées par la police. Outre le copropriétaire de l’UTA, il s’agit d’un homme qui vendait des billets sur le Boeing accidenté et qui répond au nom de Jachi (prénom inconnu) et d’un propriétaire d’une compagnie de transports, Imad Saba, qui se trouve aux Émirats arabes unis.
Pour ce qui est du rapport d’Interpol-Cotonou, il ne contient pas de véritables surprises, se contentant de relater les circonstances de la tragédie qui a fait, selon des sources concordantes, au moins 135 morts, parmi lesquels au moins 85 Libanais. Le texte évoque le plan de vol de l’avion à partir de Conakry, en Guinée, et précise que le nombre de personnes à bord – équipage compris – était de 158 personnes. Les autorités béninoises avaient, pour leur part, avancé le chiffre de 161. Le rapport ne comptabilise que 113 morts, 23 autres personnes étant considérées comme « disparues » et 22 rescapées. Interpol-Cotonou indique, en outre, ne pas être en mesure de fournir des renseignements sur la compagnie de transports et ses conditions d’exploitation et que des informations à ce sujet seront transmises aux autorités libanaises dès qu’elles seront disponibles. Le rapport affirme également qu’en tout état de cause, aucune conclusion n’est possible sur les causes du crash avant que l’examen des boîtes noires ne soit achevé. À ce propos, une source gouvernementale béninoise a indiqué à l’AFP que les experts français de l’aviation civile ont été rejoints à Cotonou par des collègues venus des États-Unis. Selon cette source, « aucune décision n’a encore été prise » sur l’envoi éventuel des enregistreurs de vol du Boeing à l’étranger pour y être décryptés. Après la découverte des deux boîtes noires, les experts aéronautiques béninois avaient indiqué qu’ils n’étaient pas équipés pour les décrypter, ce qui nécessite un laboratoire spécialisé. Pour l’instant, on ne sait pas si les enquêteurs venus des États-Unis sont ceux-là mêmes dont parle dans son édition d’hier ach-Charq el-Awsat. Selon les informations fournies par le journal, il ressort qu’il existe un certain nombre de détails troublants - mais aucune preuve - pouvant suggérer que l’avion « volé » le 25 mai à l’aéroport de Luanda serait le même que le Boeing 727 de Cotonou. À l’époque, les autorités américaines avaient vainement remué ciel et terre pour retrouver l’appareil, de crainte qu’il ne serve à une quelconque opération terroriste. L’appareil de Luanda avait longtemps servi au sein de la flotte d’American Airlines avant d’être racheté par une compagnie américaine de location d’avions, Aerospace Sales and Leasing. Quelque temps après la disparition de l’appareil, un pilote canadien l’a aperçu à l’aéroport de Conakry. Malgré les transformations qui y avaient été apportées, le pilote a pu l’identifier avec certitude. Mais le lendemain, il avait à nouveau disparu. Interrogeant le personnel de l’aéroport, le pilote a pu apprendre que l’avion appartenait à un homme d’affaires libanais résidant en Afrique et travaillant dans le transport de marchandises à destination du Liban.
Un journaliste angolais a lui aussi indiqué au journal avoir appris que le Boeing était devenu la propriété d’un homme d’affaires libanais dont il ne connaît pas l’identité.
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