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Liban-France - Fadlallah craint pour les libertés Des étudiantes musulmanes demandent à Chirac de reconsidérer sa décision sur le foulard(PHOTO)

Quelques dizaines de jeunes Libanaises ont protesté samedi devant le siège de l’ambassade de France à Beyrouth contre le caractère « discriminatoire » de la décision du président français Jacques Chirac en faveur d’une loi sur l’interdiction du foulard islamique à l’école.
Rassemblées à l’appel de la Ligue des étudiants musulmans du Liban, les jeunes filles, la plupart portant le foulard islamique, brandissaient des pancartes sur lesquelles il était écrit : « Le sécularisme est une agression contre le hijab », ou encore : « Interdiction du foulard islamique : la véritable face de la France dévoilée ».
« Le voile, n’est pas un symbole religieux, mais un ordre divin », était-il écrit sur une troisième pancarte.
Les jeunes filles ont distribué le texte en arabe et en français d’une « lettre ouverte » adressée au président Chirac, dans laquelle elles se déclarent « choquées » et s’interrogent comment il peut « associer les valeurs de liberté et d’égalité (...) avec le fait de vouloir interdire aux femmes la liberté de choisir ce qu’elles portent ».
Les étudiantes affirment que le port du foulard « n’est pas un simple signe de distinction comme c’est le cas de la kippa pour les juifs ou de la croix pour les chrétiens, mais un acte rituel cité dans le Coran tout comme la prière ou le jeûne ».
Elles expriment l’espoir que M. Chirac « reconsidérera cette décision qui porte atteinte à la liberté personnelle que vous respectez et qui représente une vraie discrimination contre laquelle vous ne cessez de lutter ».
De son côté, l’uléma chiite Mohammed Hussein Fadlallah a critiqué samedi la décision de M. Chirac, estimant qu’il s’agit d’une « atteinte aux droits de l’homme musulman ».
« La laïcité a-t-elle atteint un tel niveau de faiblesse pour que ses protecteurs craignent qu’un morceau de tissu, ou une kippa sur la tête, ou une croix sur la poitrine lui fassent du tort ? C’est une logique qui n’a pas de sens », a-t-il estimé dans une lettre ouverte adressée à M. Chirac.
Sayyed Fadlallah explique, dans son texte distribué à la presse, que « le port du foulard n’est pas un symbole de l’islam mais un engagement religieux au même titre que les autres devoirs religieux, et ne pas le porter est un péché ».
« Interdire le foulard constitue une répression des libertés de l’homme musulman, qui n’a rien fait de négatif en violation de la loi française », a-t-il ajouté.
Sayyed Fadlallah, qui rend hommage à la France, pays « qui a posé le problème des droits de l’homme et des libertés », et au président Chirac « pour les positions de la France sous son mandat à l’égard des causes libanaise et arabe », juge que l’interdiction du foulard « confisque la liberté de la femme musulmane dans les écoles, la société et les administrations publiques ».
« Si la laïcité n’est pas sujet à discussion pour l’État français, les libertés non plus ne sont pas sujet à discussion », a-t-il souligné, prédisant « un grand nombre de complications » si la loi interdisant le port du foulard à l’école était adoptée.
« Nous ne voulons pas nous immiscer dans les affaires intérieures de la France, mais, de par notre responsabilité religieuse, nous, musulmans, croyons au dialogue, notamment lorsque l’affaire touche les musulmans, leur sort et leurs problèmes vitaux », a-t-il conclu.
Quelques dizaines de jeunes Libanaises ont protesté samedi devant le siège de l’ambassade de France à Beyrouth contre le caractère « discriminatoire » de la décision du président français Jacques Chirac en faveur d’une loi sur l’interdiction du foulard islamique à l’école.Rassemblées à l’appel de la Ligue des étudiants musulmans du Liban, les jeunes filles, la...