Lourdes, tergiversations

Bernadette Soubirous a fui les implorateurs. Parce qu’elle ne comprenait pas leur détresse, ou qu’ils la dérangeaient ? Pas du tout. Parce qu’ils tiraient le spirituel vers le bas, vers leurs préoccupations humaines.
Un mouvement qui avec la montée en puissance de l’humanitarisme, cette mode issue de la démocratisation de la pédagogie comme de l’extension de la communication, déteint même sur de larges plaques cléricales. Chrétiennes ou mahométanes.
Que votre oui soit oui, que votre non soit non. C’est là le verbe. Faut-il l’oublier ?
On lit, en vrac, que l’Église de France n’est pas contre le préservatif, malgré l’encyclique de Paul VI. Qu’elle est, comme l’Église tout court, favorable à un moratoire suspendant la peine capitale. Bien que cela reste un droit de délégation divine. Que le Seigneur Lui-même n’a pas contesté sur Sa propre Croix. Supplice sans lequel il n’y aurait pas de Rédemption pour l’homme, pour l’âme.
Et l’on entend un Khatami, religieux parmi les religieux, s’opposer à la peine de mort, même pour Saddam. Bien que le Livre dise : le tueur sera tué. Car dans le châtiment suprême, il trouvera son absolution, sa vie éternelle.
On peut être pour, on peut être contre, ceci ou cela. Mais si l’on entend respecter la religion, il faut se rappeler qu’elle ne promet pas le paradis sur terre. Où nul ne doit être trop ancré. Et que les valeurs humaines, éthiques ou esthétiques, n’ont qu’un rapport lointain avec le sacré.
J.I.