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Quarantième - Le souvenir du « journaliste, du poète, du penseur, en quête du beau, du bon et du vrai » Messe pour Rami Azzam à Jamhour(PHOTO)

Une messe a été organisée hier en l’église Notre-Dame du Collège de Jamhour pour le quarantième de notre collaborateur Rami Azzam, foudroyé le 27 octobre dernier par une crise à l’âge de 24 ans. L’office a été célébré par le recteur du collège, le père Sélim Daccache, en présence de la famille, des amis et de plusieurs étudiants et membres du groupe scout du collège.
Un petit livret a été distribué avant la cérémonie, organisée par le secrétaire général du collège, Nagy Khoury. Il contient des mots des amis et de la famille, ainsi qu’un certain nombre de textes et de poèmes composés par le disparu.
Dans l’un de ces textes, inachevé, Rami écrit : « Mon enfance, c’est aussi la guerre. J’ai vécu la guerre dès ma naissance. Elle ne m’a plus lâché. Elle s’est attachée à moi, à mon enfance, et a disparu avec elle. Mon premier souvenir d’enfance est le tendre bruit de la mitraille de la résistance, et le dernier, celui de la défaite.
« Eh oui, que veux-tu, c’est comme ça. À la différence de beaucoup de personnes, je connais le jour exact de la fin de mon enfance. Elle est morte le 13 octobre 1990, à 10h20 précises. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que sur la route qui nous conduisait au Chouf, les cadavres jonchaient le sol. C’était la mort partout, sur tous les visages. Sur ceux de ma famille. C’est le visage de mon père. Ce sont ces yeux qui me l’ont annoncé... ».
Dans son mot d’ouverture, M. Khoury a évoqué le souvenir de Rami, celui « d’un chef, comme hélas on en trouve peu, et qui s’en est allé, ainsi que l’a dit Pascal, son père, “vers la Lumière Infinie du Père, du Fils et du Saint-Esprit”. Le souvenir du citoyen, qui se voulait modèle, persévérant dans son engagement, solide dans ses convictions, déterminé dans ses objectifs. Un citoyen qui souffrait dans son intelligence et dans sa chair d’une situation qu’il trouvait insupportable. (...) Le souvenir du journaliste, du poète, du penseur, en quête du beau, du bon et du vrai ».
Prononçant l’oraison funèbre, le père Daccache a mis l’accent sur l’engagement de Rami, prophétisé par l’un de ses amis en classe Terminale à Jamhour, qui l’avait qualifié « d’esprit du peuple qui ira à l’USJ, protéger les droits des opprimés ». Il a également évoqué la pièce créée par le disparu en classe Terminale sur le thème complexe de l’identité libanaise, symbole des questions qui l’interpellaient.
Élias Azzam, frère du disparu, s’est attardé, de son côté, sur les multiples facettes de Rami : l’enfant curieux et facétieux, le scout à la recherche de la beauté, du service et du devoir, le passionné de lecture et de musique, l’adepte des débats philosophiques et politiques ou le juriste empreint du sens de la justice. « Voulant être présent sur tous les fronts de la bataille pour le Liban, tu as participé à toutes les manifestations estudiantines. Tu t’es même fait arrêter et tabasser par les forces de l’ordre. Cet incident t’a marqué profondément, et t’a poussé davantage vers le combat pour un Liban libre, souverain et indépendant. Tu me disais toujours : “khayé, nous devons tous descendre dans la rue pour le Liban. Il n’y a pas d’âge pour manifester, car c’est notre avenir et l’avenir de nos enfants qui est en jeu” (...) », a-t-il indiqué.
M. Obad Zouein, ami de la famille, a également donné lecture d’un mot axé sur l’engagement du défunt au service du Liban.
Enfin, les amis de Rami, dont le chanteur préféré était Georges Brassens, lui ont interprété la chanson « Les Copains d’abord » pour rendre hommage à son sens de l’amitié et du dévouement.
Une messe a été organisée hier en l’église Notre-Dame du Collège de Jamhour pour le quarantième de notre collaborateur Rami Azzam, foudroyé le 27 octobre dernier par une crise à l’âge de 24 ans. L’office a été célébré par le recteur du collège, le père Sélim Daccache, en présence de la famille, des amis et de plusieurs étudiants et membres du groupe scout du...