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Mobilisation générale en faveur de l’UL Plusieurs partis politiques prendront part à la manifestation d’aujourd’hui

Toutes les conditions semblent réunies pour réussir la marche de protestation décidée, depuis une semaine, par les professeurs de l’UL. Un événement crucial qui devrait mobiliser, selon les organisateurs, des milliers d’enseignants et d’étudiants en provenance de toutes les régions, mais aussi plusieurs partis politiques qui ont affiché hier leur soutien inconditionnel au mouvement déclenché, depuis trois semaines, par les professeurs. Les enseignants du secteur public ont également apporté leur appui à la manifestation.
Multipliant les réunions préparatoires d’un événement sur lequel le corps enseignant porte beaucoup d’espoir, la ligue des professeurs de l’UL a achevé hier en soirée de mettre la touche finale à l’organisation de la marche de protestation. Celle-ci démarrera dès 10 heures du matin du pont de Barbie et se terminera à la place de l’Étoile et non plus devant le Conseil des ministres comme initialement prévu puisque celui-ci n’aura pas lieu. Cette mobilisation, qui s’annonce massive, conclut un second round de tractations et de négociations, « toujours insatisfaisantes » selon les professeurs, avec les responsables politiques.
Bien que ces derniers aient fait état, mardi dernier, de « progrès » à l’issue de leur dernière réunion avec le Premier ministre Rafic Hariri, ils affirment qu’il reste encore plusieurs points en « suspens ».
Le mouvement de grève, qui a été entamé au départ dans le but notamment de réclamer une rallonge de 2,3 milliards de livres pour la mutuelle des professeurs, a fait boule de neige, mettant en exergue les multiples problèmes d’ordres financier, juridique, structurel et politique dont pâtit l’institution depuis des années. Bien que le dernier Conseil des ministres ait partiellement « répondu » à la demande de soutien de la mutuelle – celui-ci a inscrit le montant réclamé au budget de 2004 –, les professeurs estiment que cette décision est infructueuse puisqu’ils ne pourront bénéficier de cette somme avant plusieurs mois. Au demeurant, la ligue des professeurs continue de réclamer avec insistance l’abaissement de 40 à 30 ans de service la période donnant droit aux indemnités et la titularisation du reste des professeurs à l’instar des trente qui l’ont été lors du dernier Conseil des ministres.
Les professeurs ont en outre présenté toute une série de revendications visant à améliorer les conditions de travail du corps enseignant, des étudiants aussi bien que de l’administration.
C’est toutefois la question de la « dépolitisation » de l’université qui reste en tête des réclamations, l’autonomie de cette institution étant un préalable à toute recherche de solution, ont estimé les professeurs.
Dans un appel général lancé aux administrateurs, aux professeurs et aux étudiants de l’université, le président de la ligue des professeurs à plein temps, Charbel Kfoury, a affirmé dans un entretien à Radio Liban Libre que le rassemblement d’aujourd’hui est « un véritable référendum auquel nous invitons tous ceux qui tiennent à la continuité de l’université et à son développement ».
« L’Université libanaise mérite que le Conseil des ministres et du Parlement se déclarent chacun en session ouverte pour examiner les questions qui la concernent », a encore indiqué M. Kfoury.
Sur le plan politique, des réactions de soutien ont été manifestées par plusieurs formations politiques qui ont exprimé leur solidarité avec le mouvement de grève. Dans un communiqué conjoint, le Mouvement du renouveau démocratique de Nassib Lahoud et le Forum d’action nationale ont exhorté hier les responsables à « initier un chantier de réformes à l’UL, à mettre fin aux ingérences politiques et partisanes et au clientélisme, et à assurer les ressources financières nécessaires (au fonctionnement de l’institution) ». Pour leur part, les membres du Forum démocratique (Habib Sadek) et de Kornet Chehwane ont publié un communiqué conjoint à l’issue d’une réunion tenue entre les deux formations dans lequel ils ont dénoncé « la politique d’hostilité pratiquée à l’encontre de l’UL condamnée à végéter dans la corruption et le clientélisme et à abdiquer de sa mission pédagogique ». Affirmant, dans un communiqué, que « même l’enseignement est désormais prohibé », le courant réformiste Kataëb s’est interrogé sur les motivations qui ont mené au « complot » fomenté contre cette institution, réaffirmant le droit des professeurs à exercer leur métier dans la dignité.
Même réaction chez les Forces libanaises qui se sont demandé pourquoi « les autorités affichent une telle indifférence, comme si elles ne voulaient pas que cette institution se redresse ». Pour les FL qui se sont dit solidaires du mouvement de grève, cette situation ne fait qu’accentuer le problème de l’immigration.
À noter que l’amicale des étudiants de l’Université Saint-Joseph a décidé de prendre part massivement au mouvement de protestation.
Toutes les conditions semblent réunies pour réussir la marche de protestation décidée, depuis une semaine, par les professeurs de l’UL. Un événement crucial qui devrait mobiliser, selon les organisateurs, des milliers d’enseignants et d’étudiants en provenance de toutes les régions, mais aussi plusieurs partis politiques qui ont affiché hier leur soutien inconditionnel...