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SOCIAL - Conférence à l’occasion de la clôture du festival sur les droits de l’homme et du handicap La lutte pour les droits des handicapés se heurte à d’importants problèmes de société

Comment promouvoir les droits des handicapés dans un pays où les droits de l’homme et les principes les plus basiques de l’égalité entre les êtres sont bafoués ? Comment parler des problèmes sociaux quand les hommes politiques sont quasiment indifférents et que le peuple se débat dans une structure confessionnelle et un climat d’ignorance ? Les trois intervenants lors d’une conférence qui a marqué la seconde journée du cinéma sur le thème des « Droits de l’homme et du handicap », Talal Salmane, propriétaire du journal as-Safir, Choucri Anis Fakhoury, scénariste, et Maguy Farah, journaliste, n’ont pas été tendres, qu’il s’agisse du monde politique, des médias (bien que deux d’entre eux appartiennent à cet univers), ou encore de la mentalité ambiante. La table ronde portait sur le rôle des médias et de l’art dans la promotion des droits de l’homme en général et des droits des handicapés en particulier.
Cette conférence s’inscrivait dans le cadre du festival des films sur les « droits de l’homme et le handicap », organisé au théâtre Béryte du campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph par l’Union des handicapés du Liban et Amnesty International. Le festival, commencé mardi (voir L’Orient-Le Jour du 3 décembre), s’est achevé mercredi. Plusieurs courts-métrages libanais et internationaux ont illustré les différents aspects de la vie des personnes handicapées.
Les participants ont donc axé leurs interventions sur les possibilités d’utiliser les médias et l’art pour la promotion d’une cause humanitaire comme celle des handicapés. M. Salmane a stigmatisé une société « minée par le confessionnalisme » et des systèmes « quasi tribaux ». Il a reconnu que « les médias n’ont pas toujours accordé l’importance qu’elle mérite à la question du handicap, alors qu’ils peuvent faire davantage », tout en rappelant que « les journalistes ne peuvent toutefois prendre la place des décideurs ».
M. Fakhoury a, pour sa part, dénoncé le sentiment de pitié qu’on se prend à éprouver pour les handicapés, proposant de lui substituer la « compassion ». Bref, il a plaidé pour que l’attitude condescendante soit remplacée par une relation d’égal à égal. Il a expliqué comment il a considéré certains des personnages handicapés de ses scénarios comme des personnes tout simplement « différentes », qu’il a cherché à comprendre leurs motivations profondes, soulignant que « leur volonté et leur persévérance forcent le respect ».
Mme Farah, tout en dénonçant l’esprit commercial qui domine aujourd’hui au sein des chaînes de télévision, a appelé les handicapés à « persévérer et continuer à frapper aux portes des médias, parce que ceux-ci sont seuls capables de soulever les causes et de secouer l’opinion publique ». Elle a également suggéré que cette question soit évoquée dans des fictions réalistes, ce qui serait susceptible de toucher les gens et de les sensibiliser davantage. Enfin, elle s’est déclarée scandalisée par le fait que l’environnement ne soit pas adapté aux besoins des handicapés, même dans les constructions nouvelles.
Comment promouvoir les droits des handicapés dans un pays où les droits de l’homme et les principes les plus basiques de l’égalité entre les êtres sont bafoués ? Comment parler des problèmes sociaux quand les hommes politiques sont quasiment indifférents et que le peuple se débat dans une structure confessionnelle et un climat d’ignorance ? Les trois intervenants lors...