Réunion, tôt ce matin, du bloc parlementaire du Premier ministre Confusion autour d’une visite fantôme de Hariri à Damas(photo)

Parti ? Pas parti ? L’invisible Rafic Hariri a été hier le héros (malgré lui) d’une véritable hitchcockerie politique, entre Belphégor et Fantômas, sur fond de sa sempiternelle guéguerre avec Émile Lahoud. À-t-il oui ou non été reçu à Damas par le président syrien Bachar el-Assad ? Toutes les options ont été évoquées hier, souvent dans l’ambiguïté la plus totale, par l’ensemble des médias (à commencer par ceux du Premier ministre) et autres sources ministérielles. S’il a été reçu, tenait-on, pour une raison que personne n’ose soupçonner pour l’instant, à ne pas ébruiter la chose ? L’entretien était-il prévu et a-t-il été annulé au dernier moment ? Une sorte de fin de non-recevoir qui ressemblerait à un camouflet pour le Premier ministre – qui, en boycottant Baabda, boycotte, selon le tuteur syrien, « l’État dans son ensemble » ? Baabda, où le chef de l’État a réaffirmé hier l’existence de « divergences politiques » sur « des questions locales déterminées ».
L’hypothèse la plus plausible reste tout de même la non-visite du n° 3 au palais des Mouhajerine. D’autant qu’il semblerait que pour redevenir persona grata sur les rives du Barada, Rafic Hariri devrait réussir deux tests : le Conseil des ministres aujourd’hui, le dîner à Baabda en l’honneur de Lula demain. Baabda, où le chef de l’État a réaffirmé hier l’existence de « divergences politiques » sur « des questions locales déterminées ». Reste la convocation surprise de tous les membres du bloc parlementaire du Premier ministre, pour 8h30 ce matin. Une réunion qui apportera certainement bien plus de lumière sur cette visite fantôme à Damas ; une réunion qui porte en elle, aussi, les germes d’une éventuelle – et grosse – crise politique.
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de Ziyad MAKHOUL