Agriculture - Le Liban bloque l’entrée de dattes égyptiennes Le Caire menace d’interdire l’importation de pommes libanaises

Un nouveau problème se pose pour les producteurs de pommes. L’Égypte a menacé d’interdire l’importation de pommes libanaises, après la décision du ministère de l’Agriculture d’empêcher les dattes égyptiennes d’entrer au Liban.
Cette décision a été prise par M. Ali el-Khalil, il y a près d’une semaine, à la veille de la fête du Fitr, juste avant le départ du ministre pour le Soudan, où il effectue une visite officielle. Résultat : six camions frigorifiques venant d’Égypte sont bloqués depuis quelques jours à la frontière libano-syrienne de Masnaa. Selon l’agence locale al-Markaziya, M. Khalil n’a pas informé les commerçants libanais et les autorités égyptiennes de cette décision. Mais il n’a pas été possible de vérifier cette information, le ministre se trouvant toujours à Khartoum, et le directeur général du ministère étant également en voyage.
Cité par l’agence locale, le président du syndicat des producteurs et des exportateurs de pommes dans la Békaa, Naïm Khalil, a indiqué que le Liban avait été alerté l’an dernier par la FAO sur l’existence d’un genre d’insectes nuisibles dans les mangues et les dattes produites en Égypte et avait interdit leur importation. Mais selon lui, le problème avait fini par être réglé et les dattes avaient été exclues de l’interdiction, car l’insecte qu’elles contiennent meurt à une température supérieure à 3°C.
M. Khalil s’est dit surpris par la décision du ministère, affirmant que les agriculteurs ne veulent surtout pas d’une détérioration des rapports entre Beyrouth et Le Caire, dans la mesure où l’Égypte constitue le principal marché extérieur pour les pommes libanaises, puisqu’elle importe 80 % de la production locale.
Il a souligné que l’attaché commercial à l’ambassade d’Égypte, Achraf Ezzeddine, semble comprendre le problème, même s’il leur a annoncé que son pays souhaite cesser d’importer les pommes libanaises, affirmant que les producteurs ont demandé aux autorités égyptiennes de patienter en attendant le retour du ministre et du directeur général de l’Agriculture de voyage.