Grosse clonerie

Retour de Damas... et à la case départ. Condamnés à
s’entendre, Mimile et Bouboule voient ainsi leur mariage de raison verrouillé par une soudure à l’oxygène syrien. On dit merci qui ? Bachar el-Assad, bien sûr, qui nous renouvelle gratos le bail du cirque local. Dans la série « le Liban est un pays indépendant », on est gâté.
Cette fois, en tout cas, les frérots n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller. L’agence Sana, ce papyrus guilleret à grand tirage et parangon de la liberté d’informer, annonçait sans rire qu’Émile 1er et son hôte ont examiné notre
situation interne. Pourquoi se gêner, tant que les deux hommes sont d’accord sur tout. Tu me diras, comment
peut-on apprendre d’une personne avec laquelle on est
toujours d’accord... Va savoir ! L’essentiel est que ce
nouveau tour de manivelle à l’orgue de barbarie local
calmera la friture entre notre président et son Premier
ministre, qui d’habitude sont plus près du pugilat que de la lune de miel. Quand on veut, on peut. Mais parfois, quand on ne veut pas on doit quand même.
Tout était pourtant plus simple avant Taëf : le chef de l’État démentait le chef du gouvernement et l’on n’en parlait plus. Aujourd’hui, le chef de l’État passe son temps à démentir le chef du gouvernement qui, lui, passe son temps à démentir les démentis du chef de l’État.
Finalement, tout est dans la méthode. Regarde Nasser Kandil et Assem Kanso. Ils ne sont pas franchement réputés pour avoir inventé la théorie des quanta, par contre, ils n’ont jamais de problèmes relationnels, tant bien ils savent draguer les Syriens et masser leurs représentants locaux. Suffit de les cloner en série et de saupoudrer les cobayes
obtenus sur l’ensemble de la classe politique. La
normalisation par la clonerie, voilà l’avenir !
En attendant, on se contentera de ce qu’on a. Ce qui, faut bien le reconnaître, n’est pas le nec plus ultra. Pas comme à Baabda et Koraytem où, tout le monde sait, siègent les deux mecs les plus extra.
Gaby NASR