Vie politique - Iftar de Bahiya Hariri à Majdelyoun en l’honneur du nouveau comité exécutif de la Ligue maronite Eddé : La coexistence dans la diversité, telle est la raison d’être du Liban

Mme Bahiya Hariri, députée de Saïda et présidente de la commission parlementaire de l’Éducation et de la Culture, a offert en sa résidence de Majdelyoun (est de Saïda) un iftar en l’honneur du nouveau président de la Ligue maronite, l’ancien ministre Michel Eddé, et des membres du comité exécutif de la Ligue, récemment élus au cours d’une assemblée générale extraordinaire.
Dans une allocution de circonstance, Mme Hariri a notamment souligné la nécessité de « dépasser la diversité nationale pour aboutir à une citoyenneté unique, diversifiée et ouverte sur autrui ». « Nous devons dépasser la notion de partenariat (entre les différentes composantes de la société libanaise) pour aboutir à la notion de patrie unique ». Mme Hariri a, d’autre part, rendu hommage à M. Eddé et aux membres du comité exécutif de la Ligue.
Prenant à son tour la parole, M. Eddé a dénoncé « l’extrémisme sioniste qui tente de mobiliser le monde contre les Arabes et les musulmans afin d’assurer un soutien à la ligne de conduite agressive et expansionniste d’Israël dont le but est d’annihiler le peuple palestinien ».
Et d’ajouter : « Nous ne pouvons, en tant que Ligue maronite, qu’exprimer nos remerciements à Mme Bahiya Hariri et à M. Moustapha Hariri qui ont tenu à accueillir la Ligue maronite en tant qu’invitée d’honneur à cet iftar organisé dans cette noble maison sidonienne musulmane. C’est cela le Liban. C’est cette simplicité qui illustre la formule sociale profondément ancrée dans son environnement arabe et fondée sur la diversité religieuse, l’ouverture, l’acceptation de l’autre et le dialogue enrichissant, à l’ombre d’une patrie dont la raison d’être est la coexistence dans le cadre de la diversité. »
M. Eddé a, d’autre part, souligné que « l’une des principales leçons tirées de la guerre qui a ravagé le pays réside dans le fait que chaque communauté religieuse libanaise a pris conscience du fait qu’elle est le ferment de la formule de coexistence ». « Chaque communauté, a-t-il poursuivi, a compris qu’il serait erroné de percevoir le Liban et les autres communautés sous son propre angle uniquement. Chaque communauté a compris qu’elle devrait percevoir les autres composantes religieuses sous l’angle de la patrie libanaise. »
Évoquant la nouvelle conjoncture apparue sur la scène internationale, M. Eddé a déploré le fait que la mondialisation soit basée sur un système monopolaire au lieu d’être fondée sur le respect des spécificités et de la diversité. Le président de la Ligue maronite a souligné qu’à l’ombre des bouleversements dans le monde, le pape Jean-Paul II a placé sa visite au Liban sous le signe de la « nouvelle espérance pour le Liban » qui est aussi une « espérance pour le monde ». « L’Exhortation apostolique, a notamment déclaré M. Eddé, a invité les chrétiens, plus particulièrement les maronites, et les Libanais en général, à prendre conscience du fait que l’avenir de l’humanité et son évolution démocratique pacifique sont désormais liés à l’interaction spirituelle et culturelle ainsi qu’au rapprochement sociopolitique entre chrétiens et musulmans. »

Une nécessité
pour l’Orient et l’Occident
« La vocation du Liban, a également souligné M. Eddé, est d’être dans cet Orient l’initiateur d’un dialogue profond entre le christianisme et l’islam, de manière à promouvoir le rapprochement entre ces deux religions dans le monde entier, en Asie, comme en Afrique, en Europe, en Australie ou dans les deux Amériques. Nous étions fiers de considérer le Liban comme un trait d’union entre l’Orient et l’Occident. Aujourd’hui, toutes les familles spirituelles se doivent d’assurer les conditions requises pour mettre en relief le fait que le Liban est désormais une nécessité pour l’Orient et l’Occident, comme l’a déclaré le Saint-Père lors de sa visite historique au Liban. »
Le président de la Ligue maronite a, par ailleurs, rappelé que l’Exhortation apostolique « a tranché un débat qui a longtemps divisé les Libanais, à savoir l’appartenance de l’Église du Liban au monde arabe ». « L’Exhortation apostolique, a précisé M. Eddé à ce propos, a clairement souligné que le sort des catholiques (libanais) est intimement lié au sort du Liban et à sa vocation spécifique. L’Exhortation ajoute que l’Église catholique est ouverte au dialogue et à la coopération avec les musulmans du Liban. Elle désire être ouverte au dialogue et à la coopération avec les musulmans des autres pays arabes. Un sort commun lie les chrétiens et les musulmans au Liban et dans les autres pays de la région. »
M. Eddé a ajouté que dans les circonstances présentes, « le rôle des Libanais, chrétiens et musulmans, est d’œuvrer ensemble afin de rejeter la thèse du choc des cultures et des civilisations ». « Ils doivent réfuter la thèse de ceux qui confondent entre chrétiens et Occident, a-t-il poursuivi. Ils doivent également réfuter la thèse de ceux qui confondent entre le terrorisme et les musulmans, d’autant que l’islam lui-même rejette un telle confusion ».
En conclusion, M. Eddé a rendu un vibrant hommage à Mme Bahiya Hariri ainsi qu’au Premier ministre, Rafic Hariri, évoquant l’action menée par la première sur les plans culturel, social et pédagogique et les acquis enregistrés par le second sur les plans politique, économique et social.