Tuéni : Le superbe défenseur de la liberté et du droit

M. Ghassan Tuéni s’est adressé directement à M. Pharès Zoghbi dans l’allocution qu’il a prononcée hier soir au cours de la cérémonie organisée à la résidence de l’avocat et humaniste, à Kornet Chehwane.
Évoquant le geste de M. Zoghbi (qui a fait don de sa bibliothèque à la faculté de droit de l’USJ), M. Tuéni a déclaré : « Les cinquante et quelque mille volumes tendront – comme tu le dis si bien – leurs bras et leurs pages pour accueillir dans les prochaines années cinquante mille lecteurs dont ni toi, ni moi, ni personne ici présent ne peut deviner les profils. »
M. Tuéni a qualifié M. Zoghbi de « superbe défenseur de la liberté et du droit ». « De 1949 jusqu’à aujourd’hui, a-t-il souligné, les ans n’ont altéré ni ta sagesse ni ta foi. » « La nostalgie de l’âge, a-t-il déclaré, me porte vers les jours d’antan, vers le souvenir de ceux qui furent tout à la fois nos héros, nos camarades et nos maîtres à penser. » M. Tuéni a cité sur ce plan Habib Abi Chahla, le président Camille Chamoun, Abdallah Yafi, Bahige Takiedine, Raymond Eddé, Salah Labaki et Chafic Wazzan.
M. Tuéni a, par ailleurs, exprimé sa « reconnaissance » à l’adresse du père Selim Abou, « car je dois à sa tolérance l’insigne privilège d’avoir été invité à récidiver à la tribune très “jésuite” d’une université qui, hélas, n’était pas la mienne ». Et d’ajouter : « Dois-je publiquement confesser, moi l’orthodoxe qui s’entête à le proclamer, que j’ai, depuis, plus de raisons encore d’envier votre culture multiple, malgré mon appartenance à une université d’Amérique qui n’est pas la moindre ? Ne devons-nous pas au père Abou d’avoir encouragé le distingué doyen Fayez Hajj Chahine à conclure l’accord qui intègre à l’USJ, comme dans les universités des temps premiers, une fondation née du seul amour où l’on ne trompe personne : l’amour du Livre ? Et cet amour du Livre n’est-il pas l’image humaine la plus légitime de l’amour du Verbe, devenu pour Pharès credo et sacerdoce ? »