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Cabinet - Certains loyalistes prédisent un changement début février Nouvelle offensive masquée pour éjecter les Trente

Les coulisses bruissent de nouveau de rumeurs persistantes sur un prochain départ du cabinet. Sans doute juste après l’adoption du budget 2004 à la Chambre. Ce serait d’ailleurs pour accélérer le mouvement que le Conseil des ministres, suivant les vœux du chef de l’État, a mis les bouchées doubles lors de son propre examen du projet. On sait en effet que Hariri souhaitait atermoyer, qu’il avait même annoncé un report de plusieurs jours ; mais que, grâce au fameux téléphone de Anjar, le camp d’en face avait obtenu qu’on en finisse dès le lendemain...
On passe donc maintenant, côté climat politique, à la mise en place de la phase de départ. Les haririens ont cependant bon espoir de contrer efficacement les desseins de leurs adversaires. Ils soulignent que ce n’est pas la première tentative du genre. Que l’on avait même évoqué des dates déterminées, en septembre ou en octobre, qui ont toutes été dépassées sans mal. Comme il en irait sans doute encore une fois pour les pronostics lahoudistes donnant janvier ou début février comme dernier délai de grâce. Le camp du Sérail prédit à son tour qu’après la nouvelle déception qu’ils vont avoir, ses contempteurs vont probablement soutenir que le changement aurait lieu dans la foulée des élections municipales. Mais ensuite, concluent-ils, on serait trop près de l’échéance présidentielle pour qu’une crise ministérielle en vaille la peine. Ce que les haririens ne disent pas, du moins pas trop haut, c’est que leur optimisme se fonde sur l’attitude, sur les directives des décideurs.
Des parlementaires rappellent que Hariri en personne, voulant prouver sa bonne volonté, avait mis sa démission à la disposition du président Bachar el-Assad. Dont la réaction, selon eux, avait été claire et nette : « Restez jusqu’à la fin du mandat présidentiel. » Si à cette époque, le maintien de Hariri avait été jugé nécessaire, il semble l’être devenu encore plus maintenant que la Syrie est confrontée à de fortes pressions américaines. Dont l’adoption du Syria Accountability Act au Congrès est la plus parfaite illustration. La Syrie fait face également à de lourdes menaces israéliennes, marquées par le raid-avertissement à proximité de Damas.

Inutilité
La Syrie est donc accaparée par ces problèmes et ne saurait perdre son temps à régler une opération secondaire, toujours épineuse et complexe. Sans compter qu’une nouvelle équipe, quelle qu’en soit la composition, n’aurait ni assez de temps devant elle, ni les capacités ou les moyens de traiter efficacement les difficultés de ce pays. Et ne serait en tout cas pas meilleure en termes de coordination et de coopération avec la Syrie, facteur évidemment déterminant pour les tuteurs. De plus, soulignent ces députés, on ne voit pas trop qui pourrait, ou même voudrait, remplacer Hariri dans la conjoncture de forte crise actuelle. Dans la même logique, en réponse à ceux qui prônent un cabinet de géants, les professionnels soulignent qu’il faut encore les trouver. Et si les grosses pointures, représentant les principaux courants du loyalisme, acceptaient, on ne serait pas trop sûr que leur compagnonnage marquerait le retour du pouvoir au principe de la cohésion.
Le régime vit difficilement la cohabitation. Ce n’est pas nouveau. Il souhaite larguer Hariri. Mais est-on certain qu’il y aurait ensuite une bonne entente au sein d’un Exécutif où, fatalement, à cause du dispositif lui-même, s’affronteraient des intérêts contradictoires ?
Sans compter qu’un gouvernement dit d’unité devrait inclure Kornet Chehwane. Dont les membres ne semblent pas prêts à tenter l’aventure du ralliement à un système dont ils ne cessent de dénoncer les dérives. Du moins pas sous le régime présent. On sait en effet que l’opposition de l’Est coachée par Bkerké réclame, même par la bouche de ses composants les plus modérés, la mise en place d’un tout nouveau pouvoir. Ce qui devrait commencer, selon les opposants, par l’avènement d’un président de la République inspirant une confiance unanime, à l’intérieur comme à l’extérieur. Capable de conduire une réforme politico-administrative et, surtout, un plan de redressement économique et financier.
Reste, en pratique, l’essentiel : la position de la Syrie. Elle semble penser qu’il n’est pas possible de trouver une formule fondamentalement différente de l’actuelle. Et que, dans les délicates circonstances régionalo-internationales présentes, il faut garder les Trente jusqu’à la fin du mandat présidentiel.

Émile KHOURY
Les coulisses bruissent de nouveau de rumeurs persistantes sur un prochain départ du cabinet. Sans doute juste après l’adoption du budget 2004 à la Chambre. Ce serait d’ailleurs pour accélérer le mouvement que le Conseil des ministres, suivant les vœux du chef de l’État, a mis les bouchées doubles lors de son propre examen du projet. On sait en effet que Hariri souhaitait...