Émile Lahoud a ainsi estimé que ce vote « vient contredire » les efforts déployés actuellement en faveur de l’instauration d’une paix juste, globale et durable au Proche-Orient. Selon lui, la démarche du Sénat vient également « comme une réponse aux pressions du lobby sioniste exercées contre la Syrie pour la pousser à renoncer à ses constantes nationales et à ses positions vis-à-vis des questions arabes ».
Le n° 1 de l’État, qui s’exprimait devant la ministre luxembourgeoise des Affaires étrangères, Lidye Polder, a affirmé que ce vote ne fera que créer un climat totalement incompatible avec l’objectivité indispensable au règlement de la crise – une objectivité dictée par l’application des résolutions onusiennes. « Ce vote fait primer le point de vue d’une partie au détriment de celui de l’autre », a-t-il ajouté.
Pour le locataire de Baabda, « seul un dialogue sincère, loin de toute pression, peut conduire au règlement des problèmes en suspens », a-t-il dit en soulignant que « la force ne peut être une solution, qu’il s’agisse des développements en Irak ou en Palestine ».
Enfin, le président Lahoud a rendu hommage à la Syrie pour tout ce qu’elle a fait afin de consolider la stabilité interne au Liban et de permettre aux institutions sécuritaires libanaises de jouer pleinement leur rôle sur l’ensemble du territoire libanais.
Quant à Jean Obeid, il a estimé que le vote au Sénat US ainsi que les menaces du ministre israélien de la Défense contre la Syrie sont « opposés à toute raison, à la vérité, au droit, à la stabilité ». Ajoutant que c’est à Israël qu’il faut demander des comptes, et non pas à ceux qui privilégient la justice et la mesure, il a estimé que le Syria Accountability Act est « l’incarnation de l’influence israélienne sur la politique américaine. Sauf que nous aurions aimé que ce soit la politique US telle que l’on conçue les fondateurs des États-Unis qui influence Israël », a ajouté le chef de la diplomatie.
« Faire assumer aux autres toute la responsabilité est une solution de facilité. Il faut que l’on tende la main au Liban et à la Syrie, qu’on leur demande comment l’on pourrait renforcer davantage la stabilité, comment l’on pourrait mettre un terme aux extrémismes... Ils brandissent le bâton au lieu d’utiliser la sagesse et de privilégier l’équité », a déploré Jean Obeid.
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