Présidence - Pour le chef de l’État, il n’y a pas de différends à caractère personnel Lahoud : Tout accord entre les responsables doit être dans l’intérêt du peuple

Devant les membres de la branche du Lion’s Club au Liban, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a affirmé hier que tout accord entre les responsables « doit être dans l’intérêt de la nation et du peuple et non à leur détriment ».
Et de préciser : « Nous entendons de temps en temps des propos au sujet de différends entre tel ou tel autre responsable, liés à diverses questions. Mais personne ne se demande quelle est la raison de ces différends ». « D’aucuns tentent de les présenter comme des litiges à caractère personnel, alors qu’à mes yeux, les considérations de ce genre n’entrent pas du tout en ligne de compte quand il s’agit de la gestion des affaires de l’État », a-t-il ajouté. Selon le président de la République, cette gestion doit nécessairement être conforme aux lois et règlements en vigueur. M. Lahoud a insisté ainsi sur la nécessité de veiller aux intérêts de la nation et d’éviter le gaspillage des deniers publics.
Par ailleurs, le chef de l’État a estimé que « la région est exposée à des périls requérant une solidarité sans faille, aussi bien de la part des responsables que des citoyens ». Il a ajouté : « Le Liban n’a rien à craindre pour son unité nationale, et les différends ou les surenchères politiques ne parviendront pas à l’entamer. » Le président de la République a affirmé que « la stabilité dont jouit le pays doit être à la base du redressement économique ». D’où, selon lui, la nécessité d’assurer le bien-être du Libanais dans les domaines social, médical et éducatif, « car la stabilité sociale est aussi indispensable que la sécurité », a-t-il précisé.
Le président Lahoud a conféré par la suite avec le député Kabalan Issa el-Khoury au sujet des derniers développements sur la scène locale.
À sa sortie du palais de Baabda, M. Issa el-Khoury a notamment souligné la détermination du président de la République à construire l’État de droit, et ce « malgré toutes les difficultés qui entravent son chemin. »
Le député de Bécharré a affirmé que M. Lahoud était toujours aussi décidé à « mettre en application son discours d’investiture ».
D’autre part, après avoir reçu l’ancien député Zaher Khatib, le chef de l’État s’est entretenu avec le président de l’Ordre des médecins, le Dr Mahmoud Choukair, au sujet de la facture de santé au Liban. Le Dr Choukair a en outre informé M. Lahoud de la visite qu’une délégation de médecins libanais compte effectuer à Dubaï en vue de promouvoir le « tourisme médical » au Liban. Le président de l’Ordre a précisé à ce sujet : « Le Liban jouit d’une très bonne infrastructure hospitalière et d’un excellent climat, ce qui fait de lui un lieu idéal pour les soins médicaux et le repos. »
Le chef de l’État a successivement reçu par la suite le mohafez de Beyrouth et du Mont-Liban, Yaacoub Sarraf, le directeur général de l’équipement hydraulique et électrique, Fadi Kmeir, et le PDG de l’EDL, Kamal Hayek, qui l’a notamment informé des dernières mesures prises en vue d’améliorer la situation du secteur, conformément aux décisions du Conseil des ministres.

Julio Tarabay à Baabda
Par ailleurs, M. Lahoud a reçu l’ancien président de la République colombienne, Julio Tarabay, qui visite pour la deuxième fois son pays d’origine. L’audience a été l’occasion pour le chef de l’État de rendre hommage à la loyauté que les émigrés d’origine libanaise manifestent à l’égard de leur patrie.
Prenant la parole à son tour, le président Tarabay a commencé par exprimer sa joie d’être à Beyrouth pour la deuxième fois depuis 1974. Se disant fier de ses origines libanaises, il a précisé qu’il était le deuxième Libano-Colombien à avoir été élu président de la République. Un de ses prédécesseurs, Gabriel Tarabay, avait accédé à la première magistrature colombienne en 1948. L’ancien chef de l’État a en outre indiqué qu’il y a
400 000 Colombiens d’origine libanaise sur 44 millions d’habitants. M. Tarabay a souligné l’importance du rôle joué par la colonie libanaise dans l’essor économique de la Colombie, avant de préciser que 18 sénateurs sont d’origine libanaise.
L’ancien président de la République s’est félicité enfin du climat de stabilité qui règne au Liban depuis plusieurs années.
De son côté, M. Lahoud a donné des instructions pour que soit planté un cèdre au nom de Julio Tarabay dans le jardin des présidents, aux côtés des autres cèdres plantés en l’honneur de tous les dirigeants arabes et étrangers qui ont visité le Liban au cours des cinq dernières années.