Rechercher
Rechercher

Actualités

Social - Idrac annonce les résultats d’une étude sur l’usage et l’abus de substances au Liban La consommation de drogue en hausse dans les milieux universitaires

Dans le cadre du XIXe congrès annuel de l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes sur « La santé mentale de l’adolescent, droits de l’enfant et services », une conférence de presse a eu lieu samedi pour présenter les résultats d’une étude sur l’usage et l’abus des substances au Liban.
Dans une allocution, Mme Bahia Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Enseignement supérieur et de la Culture, a déclaré que « la santé mentale et la lutte contre la toxicomanie nécessitent une prise de conscience collective et un encouragement à la créativité ». Il ne s’agit pas uniquement d’administrer des traitements médicamenteux, mais de lutter contre les causes qui favorisent le défaitisme chez l’individu, a indiqué Mme Hariri.
De son côté, le Dr Élie Karam, psychiatre et directeur de l’Institut pour le développement de la recherche et les soins appliqués (Idrac), a expliqué que l’étude a été menée en 2001 par Idrac et le département de psychiatrie et de psychologie de l’hôpital Saint-Georges, sous les auspices du bureau des Nations unies pour le contrôle de la drogue et la prévention de la criminalité (ONUCDC).
« L’étude d’évaluation rapide (RSA) est une méthodologie d’évaluation rapide qui combine des techniques différentes de recherches et puise les informations de différentes sources afin de mieux comprendre la nature et l’ampleur de certains problèmes d’ordre social, comme ceux relatifs à la santé mentale », explique le Dr Karam, qui ajoute qu’au Liban, la RSA a pour objectif d’évaluer la sévérité du problème relatif à l’usage et l’abus de substances et la manière dont il se répercute au sein des différentes tranches de la population.
« L’étude a consisté à rassembler toutes les données disponibles sur l’abus des substances au Liban, à mener des sondages auprès de différents sous-groupes, comme les étudiants, les patients et les prisonniers, à organiser des groupes de réflexion et à établir les recommandations nécessaires à l’établissement d’un plan d’action national visant à réduire la consommation de substances au Liban », poursuit le Dr Karam.

Résultats et recommandations
L’étude a mené aux principaux résultats suivants :
– la consommation de substances au Liban a augmenté dans l’ensemble des universités au cours de la dernière décennie ;
– le taux de consommation de cannabis et de cocaïne dans les universités et les écoles du Liban est moins élevé que dans les mêmes établissements en Europe occidentale et aux États-Unis ;
– la consommation de toutes substances confondues débute aux alentours de l’âge de 15 ans ;
– de nombreux facteurs de risque prédisposent l’individu à la consommation de substances, tels que l’appartenance au sexe masculin (excepté pour les tranquillisants qui sont plus utilisés par les femmes), un comportement antisocial, la consommation de substances comme la nicotine et l’alcool, la consommation de substances par un membre de la famille ou des amis, une attitude permissive au sein de la famille ou dans le cercle amical ainsi que le manque de foi ;
– aucun effet direct de la guerre sur la consommation de substances n’a été constaté ;
– un taux élevé de rechutes dues à la nature chronique du trouble (abus de substances). Des moyens de traitement plus divers sont requis au Liban ;
– trente pour cent des individus sous traitement ont déjà eu des problèmes juridiques et 30 % des individus arrêtés ont déjà suivi un traitement quelconque.
En ce qui concerne les recommandations prises dans ce cadre, le Dr Karam note que les plus importantes d’entre elles consistent à :
– former un comité interministériel ;
– créer une unité spéciale qui relèvera du ministère de la Santé et qui aura pour mission de rassembler toutes les informations relatives aux traitements disponibles, à leur efficacité et à leurs limites. Cette unité collaborera d’une façon étroite avec les Forces de sécurité intérieure, le ministère de la Justice et les éducateurs ;
– évaluer périodiquement les coûts sociaux de la consommation de substances en termes de finances et de ressources humaines. Une tâche que devrait assumer le ministère des Affaires sociales ;
– désigner, à travers le ministère de la Justice, un groupe d’experts consultants ;
– assurer une formation plus approfondie aux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur pour avoir une coordination efficace et soutenue au niveau des différentes étapes : prévention, arrestation, traitement et réinsertion sociale ;
– engager des éducateurs qui insisteront sur la prévention auprès des élèves de moins de 14 ans ;
– mener des campagnes médiatiques pour sensibiliser les parents aux attitudes à adopter ;
– établir des méthodes de traitement adaptées aux différentes régions du pays ;
– observer et bien connaître les tendances en matière d’abus de substances et évaluer en permanence les facteurs de risque ;
– superviser de près les méthodes de traitement et les campagnes de prévention pour mieux en évaluer les résultats.
Le Dr Karam conclut que certaines recommandations prises dans le cadre de la RSA ont été intégrées au plan d’action national pour la réduction de la consommation de drogue au Liban et présenté par l’ONUCDC au gouvernement libanais.
Rappelons que le congrès, dont les travaux ont été clôturés samedi, était organisé en collaboration avec la faculté des sciences médicales de l’Université de Balamand, dans le cadre des activités marquant le 125e anniversaire de l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes.
Étaient notamment présents à la conférence de presse le Dr Atef Majdalani, président de la commission parlementaire de la Santé, et M. Alexandre Schmidt, de l’ONUCDC.
Dans le cadre du XIXe congrès annuel de l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes sur « La santé mentale de l’adolescent, droits de l’enfant et services », une conférence de presse a eu lieu samedi pour présenter les résultats d’une étude sur l’usage et l’abus des substances au Liban.Dans une allocution, Mme Bahia Hariri, présidente de la commission...