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Réforme - Un « Guide des rapports officiels sur les réalisations des différentes administrations » a vu le jour hier Pakradouni : Un pas vers la transparence et la lutte contre la corruption (photo)

Un pas de plus dans l’amélioration des relations entre les citoyens et l’Administration, en attendant l’adoption de l’ombudsman, qui pour l’instant rencontre des obstacles politiques, voire confessionnels, a été accompli hier. Entouré du ministre des Déplacés, M. Abdallah Farhat, et de l’ancien ministre du Développement administratif, M. Béchara Merhej, M. Karim Pakradouni a annoncé le lancement d’un guide des rapports, adressé aux différents ministères, afin de les pousser à informer régulièrement les gens de leurs activités.
Ambiance des grands jours au ministère du Développement administratif. Tous les ministères et autres établissements publics ont envoyé des représentants pour assister au lancement du Guide des rapports, une initiative réalisée grâce à l’aide de l’Agence américaine pour le développement et la Amideast. L’idée avait été lancée par le prédecesseur de M. Pakradouni, M. Fouad es-Saad, et en mai dernier, le président du Conseil a publié une circulaire demandant à toutes les administrations publiques de dresser régulièrement des bilans de leurs activités.
Ayant obtenu un feu vert officiel, le ministre Pakradouni et son équipe se sont attelés à la tâche, et en moins de dix mois, ont présenté un modèle très précis et complet à suivre, dans un livret à la mise en page claire et agréable.
Le but, selon le ministre Pakradouni, est de permettre aux citoyens de s’informer régulièrement des activités des différents ministères, afin de pouvoir, par la suite, demander des comptes. Selon lui, c’est par là que pourrait commencer la lutte contre la corruption, qui passe nécessairement par une plus grande transparence.
En adoptant ce système, qui les contraint à établir des bilans détaillés de leurs activités, selon un modèle déjà adopté, une fois par semestre ou une fois par an, les différentes administrations publiques seront obligées de fonctionner avec un meilleur rendement, suivant un plan précis. De plus, en mettant à la disposition de tout le monde un rapport écrit, il sera plus facile de comparer les activités d’une année à l’autre et, par conséquent, de déterminer les lacunes, afin d’y remédier.
Le ministre a aussi précisé qu’il s’agissait d’une nouvelle culture administrative, tournée vers le concret, le précis, et axée sur le rendement.

Un mode d’emploi précis, axé sur les chiffres
Le guide distribué hier est donc un modèle à suivre et permet aux différentes administrations de mieux dresser leurs bilans, suivant un même plan, avec des conseils et des directives pour faciliter le travail. Dans le modèle présenté, il n’est pas question de se laisser aller à la prose si chère aux fonctionnaires traditionnels, mais au contraire, il faut privilégier les faits, les chiffres et les données scientifiques.
« Ce n’est certes pas la réforme attendue, mais c’est un pas dans la bonne direction », a précisé M. Pakradouni, qui a été vivement applaudi par l’ancien ministre de la Réforme administrative, M. Béchara Merhej. Le député a insisté sur le fait que deux éléments favorisent le développement administratif : la participation des citoyens et la transparence. Or ces deux éléments existent dans le Guide des rapports, qui, en plus, contraint les administrations à se plier à un plan précis.
Le ministre des Déplacés, M. Abdallah Farhat a ensuite pris la parole pour insister sur le fait que cette initiative permet de combler une lacune dans les rapports entre le citoyen et les ministères. Mais aussi, elle s’inscrit dans le cadre de la déclaration ministérielle, dont certains paragraphes ont été malheureusement oubliés. « La démocratie étant un concept flou, je crois, a-t-il déclaré, que son élément essentiel est la transparence, sans laquelle les citoyens ne peuvent savoir ce qui se passe et par là même, demander des comptes. » Le représentant de l’Agence américaine pour le développement, M. Raouf Youssef, a affirmé que l’Administration qu’il représente continuera à fournir son aide pour tout ce qui peut aider à la réforme au Liban et à la lutte contre la corruption. Quant à Mme Barbara Chahine Batlouni, représentante de l’Amideast, elle a rappelé que, dans une précédente étude, le Liban était arrivé à la 78e place dans le classement des pays les plus corrompus (sur 133), alors qu’il est le onzième parmi les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, devant l’Algérie, le Yémen et l’Irak. Le palmarès est loin d’être flatteur. Mais avec des initiatives de ce genre, le processus de la réforme pourrait bien être sérieusement enclenché...
Un pas de plus dans l’amélioration des relations entre les citoyens et l’Administration, en attendant l’adoption de l’ombudsman, qui pour l’instant rencontre des obstacles politiques, voire confessionnels, a été accompli hier. Entouré du ministre des Déplacés, M. Abdallah Farhat, et de l’ancien ministre du Développement administratif, M. Béchara Merhej, M. Karim...