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Audace

Tout en réitérant ses appels à la souveraineté et à l’indépendance du pays, le Rassemblement de Kornet Chehwane s’est démarqué jeudi des positions du général Michel Aoun concernant la présence syrienne au Liban, affirmant qu’« il refuse le principe du recours à une partie extérieure quelconque pour assurer le changement qui est nécessaire au Liban ».
Telle est d’ailleurs la position du patriarche Nasrallah Sfeir, qui, lors de sa tournée en Europe, avait affirmé être d’accord avec l’ancien Premier ministre sur les objectifs, mais non sur les moyens de les atteindre.
Et pourtant, lors de son passage à Metz à l’occasion de sa tournée européenne, le 9 octobre dernier, le prélat maronite n’avait pas hésité à requérir « le soutien de la France et de ses amis », pour obtenir « l’application des accords de Taëf et de la résolution 520 de l’Onu et, par voie de conséquence, le retrait des troupes syriennes du Liban et la levée de la tutelle sur le pays qui se poursuit depuis 27 ans ». Et d’ajouter : « La présence des troupes syriennes au Liban constitue un frein au plein exercice de son droit à la souveraineté. »
Si le cardinal Sfeir a tant insisté sur ce thème tout au long de son périple en Europe, n’est-ce donc pas pour solliciter une aide étrangère, qui, à ses yeux, est seule susceptible désormais de restituer au Liban son indépendance ? N’est-ce pas aussi parce qu’il estime avoir épuisé tous les moyens de parvenir à un retrait à l’amiable avec Damas ?
Dans son dernier communiqué, l’opposition a montré qu’elle ne désespérait pas encore complètement de la bonne volonté de Damas. Elle l’a effectivement appelé à œuvrer pour la mise en place de relations équilibrées fondées sur la souveraineté.
Et si les dirigeants syriens continuaient tout de même à « atermoyer » pour empêcher le Liban de recouvrer sa libre décision, suivant les propres termes du Rassemblement ? Quelle est donc l’alternative ? Que fera l’opposition, sinon publier encore et toujours des communiqués qui risquent de la discréditer à terme ?
Bien entendu, il convient de faire preuve de réalisme politique et d’éviter à tout prix au Liban un aventurisme générateur de nouvelles catastrophes. Mais la prudence n’excuse en aucun cas l’absence d’imagination, et le peuple attend beaucoup plus d’une opposition que des propos dénonciateurs et des mises en garde stériles. Il exige de l’audace. Plus que jamais de l’audace.

José JAMHOURI
Tout en réitérant ses appels à la souveraineté et à l’indépendance du pays, le Rassemblement de Kornet Chehwane s’est démarqué jeudi des positions du général Michel Aoun concernant la présence syrienne au Liban, affirmant qu’« il refuse le principe du recours à une partie extérieure quelconque pour assurer le changement qui est nécessaire au Liban ».Telle est...