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ENVIRONNEMENT - Une méthode de broyage et de décontamination Arcenciel lance un projet de traitement des déchets hospitaliers dans la Békaa

Les déchets hospitaliers ne sont peut-être pas importants en volume au Liban, mais ils sont assez dangereux pour marquer l’imaginaire populaire et, de plus, la polémique qui entoure les moyens de leur traitement est d’actualité. Ce sont les raisons invoquées par l’association Arcenciel pour justifier son projet de traitement des déchets hospitaliers dans la Békaa, « dans le souci de participer à la recherche d’une solution viable pour ce problème épineux », explique Pierre Issa, directeur général de l’association.
Tous les hôpitaux de la Békaa, en tout plus de 1 450, lits, selon le syndicat des hôpitaux, devront profiter de ce projet. Pour mener à bien son entreprise, dirigée par Antoine Maalouf, Arcenciel s’est associée à l’hôpital Rayak, qui avait importé une machine permettant de broyer puis de décontaminer les déchets infectieux par autoclave, en une seule opération. L’association s’est engagée à faire fonctionner le centre de traitement pour tout le mohafazat, tout en achetant la machine à l’hôpital et en la payant à crédit sur 18 mois. L’objectif est d’assurer non seulement le traitement final des déchets (qui, une fois décontaminés, peuvent être jetés dans une décharge), mais également le transport, ainsi qu’une formation au tri à la source dans les hôpitaux et autres centres de soins.
Actuellement, le projet en est à ses débuts puisque l’association s’occupe de collecter et de traiter les déchets du seul hôpital de Rayak. « Nous avons l’intention de transporter la machine à proximité de la décharge de Zahlé afin qu’elle y accueille, à terme, les déchets hospitaliers de toute la région, explique M. Issa. Pour cela, nous attendons la fin des formalités administratives. La municipalité est très coopérative et a l’intention de s’engager dans la résolution de ce grave problème. »
Avec le temps, Arcenciel compte même acquérir deux autres machines afin de couvrir de façon plus parfaite les besoins de la Békaa, avant de renouveler l’expérience dans d’autres parties du pays, comme l’explique M. Maalouf. En attendant, le projet démarre peu à peu. « Nous attendons d’avoir plus d’expérience avant de nous lancer dans une collecte de fonds, indique M. Issa. Pour ce qui concerne la gestion du centre de traitement, nous allons faire payer aux hôpitaux un prix raisonnable qui correspond à peu près au coût de fonctionnement. Cela est possible vu que nous sommes une association à but non lucratif et que nous avons une meilleure gestion des coûts en raison de notre important réseau de volontaires. Dans un contexte de crise économique, une telle solution satisfera tout le monde, les hôpitaux n’étant pas toujours disposés à faire l’investissement. »
Il estime que le fonctionnement de la machine coûterait par an de 63 000 à 83 000 dollars, selon les heures d’ouverture. Le coût par kilogramme serait de l’ordre de 40 cents, mais il peut varier selon le volume des déchets. Quant au budget nécessaire à l’implantation du projet complet dans la Békaa, il serait d’environ un million de dollars. Sans compter que l’association assure, à ses frais, des sessions de formation continue pour le personnel de l’hôpital, et qu’elle projette de mettre au point un système de traçabilité des déchets afin de pouvoir identifier la source des ordures qui parviennent au centre de traitement. Arcenciel est une association de services qui s’autofinance par le biais de plusieurs activités ainsi que par la collecte de fonds. Grâce à une présence sur le terrain, bien que discrète, et à un vaste réseau de bénéficiaires, environ 120 000 répartis sur tout le territoire sans aucune discrimination, elle a contribué à faire passer un bon nombre de lois et de décrets.
Un travail important mais discret n’est pas toujours le meilleur moyen d’attirer les bailleurs de fonds, mais Arcenciel tient à sa méthode et à son indépendance, insiste M. Issa. Il ajoute que, dans le cadre d’un projet comme celui de la gestion d’un centre de traitement des déchets hospitaliers, la crédibilité de l’association est un gage de confiance. À la question de savoir comment une association, réputée pour être spécialisée dans le social, en est arrivée à s’intéresser à l’environnement et plus particulièrement aux déchets hospitaliers, M. Issa explique : « Comme nous nous intéressons au développement dans toutes les régions, notamment rurales, nous avons compris l’importance de la préservation des ressources naturelles. Notre volonté était de nous attaquer aux problèmes les plus pointus. Les déchets infectieux nous ont intéressés dans la mesure où il s’agit d’un problème qui n’est pas important en volume, mais qui entretient la polémique et défraie la chronique depuis quelque temps. Comme nous nous sommes longtemps occupés de prévention contre les maladies, notre entrée dans ce nouveau secteur est en continuité avec nos activités passées, tout en étant une perspective d’avenir. »
S.B.
Les déchets hospitaliers ne sont peut-être pas importants en volume au Liban, mais ils sont assez dangereux pour marquer l’imaginaire populaire et, de plus, la polémique qui entoure les moyens de leur traitement est d’actualité. Ce sont les raisons invoquées par l’association Arcenciel pour justifier son projet de traitement des déchets hospitaliers dans la Békaa, « dans...