Pour en revenir à la vague d’arrestations de chasseurs, ceux-ci auraient été, selon certaines sources, victimes d’un malentendu résultant du fait que les commissions parlementaires ont récemment approuvé le texte de loi sur l’organisation de la chasse, alors que celui-ci n’a pas encore été discuté et adopté en assemblée générale. On pourrait également imputer cela au simple fait que ce mois est une saison de chasse par excellence, comme le suggère Abdallah Bitar, procureur général de la Békaa. Contacté par L’Orient-Le Jour, il rappelle que « la législation n’ayant pas encore été adoptée officiellement, la chasse n’est par conséquent pas ouverte et reste interdite par décret ministériel ».
M. Bitar estime toutefois que le nombre de personnes arrêtées n’a pas atteint les deux cents personnes, comme certains l’ont suggéré. « Ces personnes sont généralement arrêtées par les barrages de l’armée, qui les défèrent aux commissariats, explique-t-il. Elles sont en possession d’armes ou de quelques oiseaux morts. Mais les chasseurs ne passent pas plus de quelques heures dans le commissariat : leurs armes sont confisquées et ils s’engagent à ne plus enfreindre la loi. Ils seront ensuite déférés devant les tribunaux compétents qui ordonnent la saisie de leurs armes et les condamnent au paiement d’une amende. » Il ajoute que les cas de récidive sont pratiquement inexistants.
Ces arrestations ont été commentées par M. Ferzli, qui a déclaré avoir reçu des plaintes de la part d’autorités locales dans la Békaa. Celles-ci considèrent que la chasse est une aubaine en cette période de l’année parce qu’elle a un impact économique positif sur les populations de ces régions éloignées.
Quant au projet de loi, il faut préciser qu’il a été adopté en Conseil des ministres le 4 juillet 2002, et qu’il a été examiné par toutes les commissions parlementaires avant d’être soumis à l’assemblée générale du Parlement. Par le fait même, ce n’est qu’après son adoption que la chasse pourra être officiellement ouverte, ce qui paraît peu probable cette année, à en croire le ministre de l’Environnement.
Le texte de loi sur l’organisation de la chasse se propose de mettre des limites aux abus en matière de chasse, qui reste un secteur très chaotique au Liban, malgré l’interdiction qui dure depuis une dizaine d’années. Toutefois, ce même texte continue de susciter de vives inquiétudes dans les milieux écologiques, qui craignent que son application ne soit pas rigoureuse et qu’une chasse incontrôlée n’ait des effets encore plus désastreux sur l’écosystème.
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