Rechercher
Rechercher

Actualités

Consommation - Inquiétudes sur la salubrité des produits laitiers Appel à la fermeture des usines qui ne respectent pas les normes d’hygiène

Depuis les « révélations », dimanche, du ministre de la Culture Ghazi Aridi, concernant la salubrité des produits laitiers que nous consommons, une vague d’inquiétude s’est propagée parmi les consommateurs. Et des questions sur la qualité des produits écoulés sur le marché fusent de toutes parts. Sommes-nous menacés d’intoxication ?
Le ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, était injoignable hier pour répondre à nos questions. Il avait déclaré dimanche que le problème se posait effectivement et qu’il avait rapport avec des lacunes dans le contrôle des usines de produits laitiers : certaines industries ne respectant pas les normes de fabrication alors que d’autres les suivent scrupuleusement.
Quant au président de l’Association du consommateur libanais, Zouheir Berro, il a déclaré à L’Orient-Le Jour que ce n’est pas la première fois que cette affaire est mise sur le tapis. « Il s’agit en fait d’un problème endémique, qui a commencé à apparaître avec le développement de l’industrie des produits laitiers, notamment dans la Békaa, avec la fin de la guerre au Liban, indique-t-il. Le contrôle de la qualité de ces produits se fait par intermittence, et à chaque fois, de nouveaux problèmes surgissent. »
Le problème majeur dans cette affaire demeure, selon M. Berro, la multiplicité des autorités dont relève cette industrie, à savoir les ministères de la Santé et de l’Agriculture, l’Association pour la protection du consommateur et le mohafez. « La pluralité des autorités est telle qu’aucun contrôle n’est réellement effectué sur le terrain, insiste M. Berro, qui poursuit que le nombre des usines des produits laitiers dépasse les deux cents. « La majorité de ces usines a eu des autorisations du ministère de l’Agriculture pour produire des matières premières, telles que le lait à titre d’exemple, explique-t-il. Or, elles fabriquent des produits finaux comme la labné, le yaourt et le fromage. Ces usines fonctionnent donc durant la saison du lait uniquement. Par conséquent, leur matériel n’est pas bien entretenu, ce qui les expose plus aux microbes. »
Et d’ajouter que les produits laitiers et la viande sont connus pour être des produits à haut risque d’intoxication, puisqu’ils constituent un milieu de culture où les bactéries se développent à une grande vitesse. « Il est indispensable donc que toute la chaîne de production soit contrôlée, à partir du moment où la vache ou la brebis sont traites jusqu’à la présentation du produit dans l’assiette du consommateur, insiste M. Berro. Il faut que le producteur respecte les normes internationales d’hygiène et de stérilisation, mais rares sont les usines qui le font. De leur côté, les organismes étatiques doivent trouver un moyen de contrôler toute la chaîne de production. Ils doivent, dans ce cadre, permettre aux producteurs de développer leurs techniques et d’adopter celles modernes, quitte à fermer les usines qui ne réussissent pas à le faire. »
M. Berro, qui invite les consommateurs à ne pas s’affoler, explique que malgré leur haute teneur en bactéries (500 fois de plus que le seuil toléré), les produits laitiers n’ont pas atteint un degré de toxicité. Et de conseiller aux Libanais de bien choisir leurs points de vente et de faire bouillir le lait avant de le consommer.
En ce qui concerne l’action entreprise par l’Association du consommateur, M. Berro déclare : « Nous sommes entrés en contact avec les ministres de l’Économie et de l’Agriculture, le syndicat des industries alimentaires et l’Association de protection du consommateur et les pressons de trouver une solution radicale au problème en fermant les usines qui ne respectent pas les normes internationales d’hygiène. » « Nous avons également demandé aux usines de respecter les règles requises pour assurer un produit salubre au consommateur, sinon ce dernier se tournera vers les produits étrangers, d’autant qu’il est sûr de leur bonne qualité. Ce qui sera fâcheux pour l’économie du pays », conclut-il.

Nada MERHI
Depuis les « révélations », dimanche, du ministre de la Culture Ghazi Aridi, concernant la salubrité des produits laitiers que nous consommons, une vague d’inquiétude s’est propagée parmi les consommateurs. Et des questions sur la qualité des produits écoulés sur le marché fusent de toutes parts. Sommes-nous menacés d’intoxication ?Le ministre de l’Agriculture, Ali...