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LIBAN-SUD - Washington ne se contente plus de simples concertations diplomatiques Les États-Unis surveillent, sur le terrain, la situation le long des frontières syro-israélo-libanaises

C’est un constat et une évidence : les États-Unis accordent désormais une très grande importance à la situation au Liban-Sud, point focal de tous les intérêts, qu’ils soient diplomatiques ou militaires, contrairement d’ailleurs à la conviction d’un bon nombre de responsables libanais.
Voilà ce dont sont persuadées des sources bien informées, qui rappellent à ceux qui seraient tentés de l’avoir oublié, la visite d’une délégation de l’ambassade US, il y a deux semaines, du côté de la frontière avec Israël (et l’incident avec le Hezbollah), mais aussi l’inspection il y a quelque temps par l’ambassadeur US en Israël de la zone frontalière nord de l’État hébreu, en compagnie d’un très haut cadre de l’armée israélienne.
Des preuves indiscutables que Washington ne se contente plus de simples concertations diplomatiques, mais qu’il privilégie désormais la surveillance (toujours diplomatique) du terrain méridional libanais. D’autant plus que des informations se sont bousculées récemment, faisant toutes état d’une éventuelle escalade le long de la ligne bleue, après l’attaque israélienne contre « un camp d’entraînement du Jihad islamique », à 16 kilomètres de la capitale syrienne.
C’est dans ce cadre-là qu’il faudrait inscrire l’insistance de l’ambassadeur américain à Beyrouth, Vincent Battle, qui souhaite avec beaucoup de fermeté recevoir le rapport officiel définitif des autorités libanaises à propos de l’incident qui avait opposé le Hezbollah à un convoi diplomatique américain. D’ailleurs, l’ambassadeur Battle voudrait que ce soit le ministère des Affaires étrangères qui lui remette ce rapport, sur lequel il se baserait pour établir ses conclusions définitives.
Pourtant, plusieurs responsables libanais avaient répété moult fois à Vincent Battle que ce rapport qu’il attend avec impatience ne lui apprendra rien de plus que ce que lui avait dit le chef de l’État, Émile Lahoud, lorsque ce dernier l’avait reçu à Baabda, au lendemain de l’incident à la frontière, rien de plus que ce que lui ont confirmé bien d’autres dirigeants. Mais peine perdue, Vincent Battle n’en démord pas : il veut un rapport final du palais Bustros.
Les sources en question ont essayé d’expliquer les raisons des craintes américaines de voir les frontières libano-israélienne et israélo-syrienne s’embraser. Parmi elles, il y a l’entassement des rapports envoyés par le Liban, la Syrie et Israël à propos d’incidents hypothétiques qui, s’ils se produisaient, ébranleraient sérieusement, selon des experts diplomatiques et militaires américains, la situation générale de la région. Et cela ne sera certainement pas une promenade de santé ni une sinécure, notamment après les allusions du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui avait mis en garde contre des représailles syriennes sur les positions israéliennes du Golan occupé au cas où l’État hébreu réitérait ses agressions contre la Syrie.
Les sources bien informées ajoutent que les analyses diplomatico-militaires auxquelles sont arrivés les Américains n’écartent aucunement la possibilité d’une confrontation militaire, qui pourrait avoir lieu à n’importe quel moment avec Israël. Et à propos des menaces faites par le Hezbollah, qui avait évoqué de nouveaux kidnappings de soldats israéliens du côté des fermes de Chebaa au cas où les négociations sur l’échange de prisonniers n’aboutissaient à rien de concret, ces sources assurent qu’il ne faudrait pas les sous-estimer. D’autant plus que les experts diplomatiques ne se privent pas de rappeler que, lorsque le parti intégriste menace, il exécute.
Les sources bien informées assurent en outre que Washington est intervenu plus d’une fois, pour contenir la situation et empêcher que les incidents ne s’étendent. Les Américains avaient mis le holà notamment lorsque le Hezbollah et l’armée israélienne en étaient arrivés, en début de semaine, à multiplier agressions et ripostes. Et, selon les sources précitées, il y a une preuve des desseins israéliens visant à étendre les face-à-face : la mobilisation des soldats israéliens à la frontière nord d’Israël.

Khalil FLEYHANE
C’est un constat et une évidence : les États-Unis accordent désormais une très grande importance à la situation au Liban-Sud, point focal de tous les intérêts, qu’ils soient diplomatiques ou militaires, contrairement d’ailleurs à la conviction d’un bon nombre de responsables libanais.Voilà ce dont sont persuadées des sources bien informées, qui rappellent à ceux qui...