Attaques et ripostes en chaîne sur le front de Chebaa

L’aviation israélienne a bombardé hier le territoire libanais, à la suite de tirs du Hezbollah contre des positions de l’armée de l’État hébreu dans le secteur des fermes de Chebaa, s’attirant à son tour une riposte du parti intégriste.
Deux chasseurs-bombardiers ont tiré six missiles air-sol sur deux positions présumées du parti intégriste près des villages de Kfarchouba et de Méri, face aux fermes en question. Une cinquantaine d’obus ont également été tirés sur les abords des villages de Kfarchouba, de Halta, de Rachaya el-Foukhar et de Kfarhamam. Auparavant, le Hezbollah avait mené une attaque, vers 14h30, contre l’armée israélienne postée dans le même secteur, et un duel d’artillerie a opposé les deux parties pendant près de deux heures.
Le parti intégriste a revendiqué l’attaque qui est intervenue au premier jour de ramadan : « Les groupes de la Résistance islamique ont bombardé avec des fusées et des obus les positions de l’ennemi sioniste, qui ont été atteintes de plein fouet », indique le communiqué du Hezbollah. Trente-cinq obus de mortiers et roquettes de 107mm ont visé les positions israéliennes de Roueyssat el-Alam, de Sammaka et de Ramta, qui font face aux hameaux de Chebaa.
L’attaque du Hezbollah a été confirmée à Tel-Aviv par une source proche de l’armée israélienne, citée par l’AFP. Selon cette source, les tirs ont effectivement visé « des positions israéliennes dans la zone dite des fermes de Chebaa », notamment près de Ghajar, et « n’ont pas fait de victimes ».
Quoi qu’il en soit, la riposte du parti intégriste aux bombardements de l’aviation israélienne ne s’est pas fait attendre, touchant cette fois, aux environs de 17h, une position israélienne éloignée du secteur des fermes de Chebaa.
« En riposte aux raids israéliens menés contre le territoire libanais, la Résistance islamique a bombardé et touché une position sioniste à Abbassiyé », à la frontière libano-israélienne, a rapporté un deuxième communiqué du Hezbollah. Abbassiyé est un village libanais aux trois quarts sous contrôle israélien ; il est situé à quelques kilomètres à vol d’oiseau des fermes et jouxte le village syrien de Ghajar, également occupé par Israël.
Et c’est tout naturellement que les milieux diplomatiques se sont mobilisés à la suite de cette explosion de violence, pour en suivre le déroulement et les conséquences. À commencer, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, par le représentant personnel de Kofi Annan pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura, qui a prévenu le Palais de Verre à New York. Idem pour les différents responsables, qui ont tous reçu des rapports militaires détaillés afin de pouvoir assurer le suivi sur le plan diplomatique, et décider si oui ou non il fallait porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l’Onu contre l’État hébreu.
Pour sa part, la direction de la Finul à Naqoura a confié à une commission militaire le soin de préparer et présenter un rapport visant à faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé sur le terrain.