Passation des pouvoirs à la Ligue maronite

Le cérémonie de passation des pouvoirs entre le président sortant de la Ligue maronite, l’émir Harès Chéhab, et son successeur, l’ancien ministre Michel Eddé, s’est déroulée hier au siège de la Ligue en présence des membres du conseil exécutif sortant, ainsi que des magistrats membres du nouveau conseil exécutif, MM. Mounir Honein, Maurice Khawam, Edouard Eid et Robert Farhat.
Les anciens présidents de la Ligue maronite, MM. Ernest Karam et Jean Aboujaoudé, ainsi que le président du Conseil central maronite, Raymond Rouphaël, ont également assisté à la cérémonie.
Proposé à l’assemblée générale de la Ligue par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le nouveau conseil exécutif a été élu dimanche dernier, à l’unanimité, pour une période transitoire indéterminée. Sa tâche : mettre à jour et moderniser le règlement interne de la Ligue maronite, notamment en la dotant, entre la présidence et l’assemblée générale, de corps intermédiaires susceptibles d’en accroître l’audience. Cette démarche a également l’aval du chef de l’État.
Prenant la parole au cours de la cérémonie, l’émir Harès Chéhab a brièvement rendu compte des réalisations de sa présidence.
« Nous sommes à la veille d’une seconde fondation de la Ligue maronite, a affirmé M. Chéhab (…), la Ligue maronite n’était plus en mesure de jouer son rôle (…) à l’heure où l’effritement des rangs chrétiens en général, et maronites en particulier, a atteint son paroxysme. »
Tout en souhaitant que la Ligue maronite demeure « une institution démocratique et plurielle », M. Chéhab a affirmé qu’il était temps de mettre fin à l’anarchie, et d’organiser le débat interne au sein de la communauté sur des bases claires.
Le président sortant de la Ligue maronite a assuré à ses auditeurs avoir toujours respecté fidèlement les orientations du patriarche maronite, avoir défendu avec consistance « les causes nationales, les droits de la communauté au sein des institutions publiques (…) » et lutté contre « les atteintes aux droits civils », dans le cadre d’une stratégie en trois volets comprenant la décentralisation administrative, une loi électorale juste et un rééquilibrage des relations libano-syriennes.
M. Chéhab a également fait état des efforts de la Ligue maronite pour préserver les liens avec le monde de l’émigration, soulignant en particulier le succès des camps d’été organisés pour les jeunes émigrés, sur le thème du « retour aux sources ».
Enfin, M. Chéhab a affirmé qu’il avait fait de son mieux pour rester impartial dans ses prises de position et ne favoriser aucun groupe de maronites sur l’autre.

Eddé : Ce qui est bon pour le Liban…
Prenant à son tour la parole, le nouveau président de la Ligue maronite a lu un court texte dans lequel il a souligné « le caractère extraordinaire et transitoire de sa tâche à la tête d’un conseil exécutif restreint » et a remercié les anciens présidents pour leurs efforts.
Il s’est félicité, en particulier, des efforts déployés pour annuler le décret des naturalisations de 1994.
M. Eddé a enchaîné en rappelant les principes qui inspirent son action politique, du concile Vatican II (1965) à l’Exhortation apostolique « Une espérance nouvelle pour le Liban ». Il a souligné que le Liban est « la patrie de la convivialité islamo-chrétienne » et relevé que cette convivialité est devenue un élément clé pour la paix dans le monde. Enfin, M. Eddé a répété ce qu’il avait déjà proclamé en juin dernier, au cours du synode matriarcal maronite : « Ce qui est bon pour le Liban est bon pour les maronites. »
Fondée voici 51 ans, la Ligue maronite est une association communautaire qui se tient en principe à l’écart de la politique. Figurent dans cette institution les responsables politiques, présidents, ministres et députés, les magistrats et officiers supérieurs maronites, les membres des professions libérales, les professeurs universitaires, etc. Son président est élu pour un mandat de 3 ans.
Le nouveau conseil exécutif de la Ligue maronite recevra les félicitations ce samedi 25 octobre, de 10 heures à 13h30 et de 16 heures à 19 heures, dans le grand salon du siège de l’archevêché maronite de Beyrouth.