Macadam Cow-Boy *

Les dos d’âne, pour jouer à saute-mouton ! Les génies routiers de la ville en ont flanqué partout. Et deux fois plutôt qu’une. Devant chaque poste de police, chaque hôpital, chaque ministère, chaque demeure de petit chef, au moins deux bosses à vingt pas. Dont l’une, au moins, est parfaitement inutile et relève de la méchanceté gratuite, car on ralentit déjà pour l’autre. Les meilleurs conducteurs en cassent presque de la tôle. Et doivent en tout cas, régulièrement (vingt dollars), faire réviser le régulateur d’équilibre de leur direction, faussé par les cahots. Des citadins, excédés, se sont insurgés en quelques endroits. Ainsi l’on a fini par supprimer les trois dos d’âne qui ponctuaient, sur cent cinquante mètres, la montée dite de Fiat. Une goutte dans la mer.
Et, à propos, en bordure de la bleue, sur la voie large éminemment touristique qui longe Raouché, des hoquets asphaltés, on en trouve des dix et des cents. À la grande joie des motards insensés, ces Hell Angels, ces Macadam Cow-Boys en 750 cc, que l’on a voulu brider. Et dont les rodéos s’en trouvent au contraire pimentés. Grâce à d’inespérés trampolines de bitume.
Autre chose : Monnot, c’est fini les travaux d’Hercule. Bonne nouvelle ? Peut-être, mais mauvaise surprise : on a cru chic (et choc surtout) de paver la rue. Bonjour les dégâts au niveau des pneus comme de l’axe ou du châssis.
Décidément, pour les amateurs de sensations fortes, Beyrouth c’est aussi bon. Qu’une larme de sirop. De cassis.
J.I.

* Midnight Cow-Boy, de John Schlesinger, 1969, avec Dustin Hoffman et Jon Voight.