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Partis - Attaque incendiaire du chef du PSP contre les responsables Joumblatt prône un rééquilibrage des relations libano-syriennes

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, a plaidé hier en faveur du « rééquilibrage concret des relations libano-syriennes », estimant que cela est « nécessaire pour l’amélioration des conditions de la lutte » contre Israël. Mais il s’est demandé quel pouvoir était en mesure d’accomplir cette tâche, en évoquant les déficiences au niveau de la gouvernance et la corruption aujourd’hui prégnantes.
Dans un discours prononcé hier à Moukhtara, M. Joumblatt a évoqué « les nouvelles confrontations qui menacent de se produire dans la région du fait de la politique américaine colonialiste et son alliance sans limites avec Israël ».
« De toute manière, nous avons déjà fait face à cette situation par le passé, et, à l’époque, le peuple libanais avait imposé son point de vue, en boutant le colon hors du littoral et l’Israélien hors de Beyrouth, de la Montagne, de Saïda et de Tyr sans aucune concession. La confrontation se poursuit en Palestine et en Irak, malgré la trahison et la stupidité des Arabes », a-t-il indiqué.
« Il est vrai qu’Israël et les États-Unis ont une puissance de destruction. Cependant, la différence entre destruction et occupation est grande. S’ils projettent d’envahir de nouveau le Liban et de se laisser aller à un aventurisme en Syrie, le peuple arabe, qui a autrefois bouté les Français et les Britanniques et, plus récemment, les Israéliens hors de ses territoires, n’hésitera pas à assumer ses responsabilités, quels que soient les sacrifices et le prix à payer », a poursuivi M. Joumblatt.
Évoquant ensuite le débat en cours sur la souveraineté et la libre décision, il a estimé que la question s’était déjà posée en 1958, « lorsque certains pôles du pouvoir avaient tenté sans succès d’entraîner le Liban au sein du pacte de Bagdad », et en 1982, lorsque «certains autres ont tenté, au plus fort de l’occupation, d’entraîner le Liban à la signature de l’accord du 17 mai, encore une fois sans succès ». « Les équations au niveau international, la démagogie et le discours sur la scission entre les deux volets pour aboutir, plus tard, à une séparation au niveau des intérêts nationaux, ne servent à rien. Par contre, s’il est nécessaire de rééquilibrer les relations libano-syriennes sur le terrain, c’est pour l’amélioration des conditions de la confrontation », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Mais quel pouvoir accomplira cette tâche ? Où donc se trouve le pouvoir ? Où ont disparu, par exemple, les revenus du Casino du Liban ? Est-il vrai que les revenus du téléphone cellulaire se sont améliorés depuis que l’État a pris les commandes de ce service ? Qu’est-il advenu de la carte médicale unifiée, de l’introduction de l’informatique à la CNSS ? Est-il vrai que l’on y spolie les fonds allégrement, de l’intérieur comme de l’extérieur ? Peut-on donner au Conseil supérieur de la magistrature une indépendance totale au niveau des élections et des nominations, loin de la tutelle politique du pouvoir – quel qu’il soit – pour préserver ce qui reste comme fierté à la justice, surtout après le scandale de la banque al-Madina ? Faire face à l’avenir implique-t-il le fait de distribuer des prestations sociales à droite et à gauche pour remporter quelques victoires politiques ponctuelles ? Ou bien faut-il élaborer un plan économico-développemental qui réajusterait les priorités et admettrait que la paix avec Israël est impossible et que, dans la région, elle est tout bonnement utopique ? »
Estimant enfin que « le pouvoir est dispersé, loin des coutumes et des lois », Walid Joumblatt a plaidé en faveur d’une réforme qui débuterait par « la refonte des prérogatives du ministre, lequel porte atteinte à l’Administration conformément à Taëf ». « Cela poussera les ministres à ne plus toucher à l’Administration, d’autant plus que certains ministères sont devenus des biens personnels, familiaux, confessionnels et sectaires », a-t-il conclu.
Par ailleurs, le chef du PSP a été reçu en soirée par le Premier ministre Rafic Hariri à Koraytem. Les deux hommes ont évoqué les derniers développements au plan régional et local.
À l’issue de la rencontre, M. Joumblatt a affirmé que l’entretien avait porté sur l’atmosphère du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui s’est tenu à Putrajaya, en Malaisie.
Le chef du PSP a estimé que les propos tenus par le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohammed, durant le sommet de l’OCI étaient « très importants ». « Nous sommes contre le fait qu’il ait englobé l’ensemble des juifs. Mais il est vrai qu’une minorité dirige les États-Unis selon ses intérêts, contre les musulmans et les Arabes. Nous ne voulons pas entrer dans la logique de la guerre contre les juifs en tant que juifs. Il existe une fraction libérale de juifs et d’Israéliens d’Occident dont nous pouvons tirer profit », a-t-il ajouté.
Évoquant par ailleurs le dernier message attribué à Oussama Ben Laden, M. Joumblatt a indiqué : « Il a vraiment la tête tranquille, Ben Laden. Des grottes afghanes ou d’ailleurs, il donne des leçons et excite les esprits en faveur d’une croisade. Nous sommes contre les croisades. Nous sommes tous des partenaires, au sein du monde arabe, chrétiens et musulmans, face à la politique américaine et à l’occupation sioniste. Mais il ne s’agit pas d’une croisade. Nous rejetons ce terme. » Et de conclure : « Ce matin, je me suis demandé où se trouve le pouvoir. Selon Taëf, le pouvoir est exercé par le Conseil des ministres, et il est impossible de continuer ainsi sans qu’un minimum de respect soit accordé aux institutions. Le pouvoir, en fait, c’est le Conseil des ministres. Un ministère peut être bon ou mauvais, mais le Conseil des ministres reste l’essentiel. Cet état de perdition ne peut durer, chacun ayant jeté son grappin à sa manière sur l’Exécutif. »
Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, a plaidé hier en faveur du « rééquilibrage concret des relations libano-syriennes », estimant que cela est « nécessaire pour l’amélioration des conditions de la lutte » contre Israël. Mais il s’est demandé quel pouvoir était en mesure d’accomplir cette tâche, en évoquant les déficiences au...