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Les indépendants opposés à un démarrage prématuré de la présidentielle

Certains soutiennent qu’il faut trancher vite la question de la reconduction. Mais l’ouverture dès à présent de la chasse présidentielle serait préjudiciable pour le pays. Dont elle affecterait sérieusement la stabilité politique et partant économique, voire sécuritaire. C’est ce que soulignent des indépendants. Qui précisent qu’en tout cas il est pratiquement trop tôt pour parler de reconduction ou de soutien à un candidat déterminé. Car on ne sait même pas encore, en regard de l’évolution extérieure, quels vont être les grands électeurs régionaux et internationaux. Plus exactement, on ignore à ce stade quelle va être la partie dont l’avis sera décisif. On sait en effet que pour cette élection dite libanaise, la majorité parlementaire se plie volontiers aux recommandations venues d’ailleurs, même si ses propres penchants sont différents. Il est souvent arrivé, de la sorte, qu’un candidat qui se voyait déjà élu soit éliminé au dernier moment.
Selon un professionnel expérimenté, il est probable que la prochaine édition ne commencera à se décanter qu’à quelques petites semaines de l’échéance électorale. Cela à cause des changements qui pointent à l’horizon régional après la guerre en Irak, changements dont nul ne saurait préfigurer le contour précis à l’heure actuelle. Ce seront les donnes futures qui détermineront le profil des candidats plausibles. À la lumière de critères prioritaires qui pourraient être distincts : soit un homme fort pour tenir en main le terrain sécuritaire, soit un économiste avisé pour dynamiser le redressement, en limitant la casse du côté de la dette publique.
Dans les faits, la Syrie a été le décideur principal ces dernières années. C’est elle qui a choisi le président Hraoui, sans objection du votant en second que sont les États-Unis. Il en a été de même pour le général Émile Lahoud. Auparavant, à l’issue du consensus de Taëf, c’étaient les USA et l’Arabie saoudite qui avaient proposé le président René Moawad, sans que la Syrie y opposât son veto.
Comment cette répartition des rôles va-t-elle s’établir en 2004 ? Le choix appartiendrait-il à la Syrie, sous condition d’approbation américaine, ou l’inverse ? Selon le vétéran cité, dans tous les cas de figure, Bkerké aurait cette fois son mot à dire. Le nom retenu devra rassurer la collectivité chrétienne et la représenter.
Quoi qu’il en soit, les déclarations d’intentions, plus ou moins voilées, commencent à fuser sur la scène locale. Au point que le ministre Élie Skaff affirme que la bataille a déjà commencé en coulisses et qu’elle va s’intensifier à la fin de l’année. À l’en croire, tout le monde manœuvre déjà dans cette perspective, avant de songer aux prochaines législatives. Pour le leader zahliote, les conditions présentes ne favorisent pas l’idée d’une reconduction du mandat du président Lahoud. D’ailleurs, le ministre Skaff estime qu’il faut sortir de cette sempiternelle polémique pour ou contre la prorogation qui plonge le pays dans un climat de crise. À son avis, il faudrait décider que le mandat présidentiel est d’une durée de quatre ans renouvelable une seule fois. Sans plonger le pays chaque six ans dans une bataille de révision de la Constitution pour permettre la reconduction. Enfin, le ministre exclut qu’il y ait une nouvelle loi électorale avant la prochaine présidentielle.
Kabalan Issa el-Khoury relève pour sa part la présence de présidentiables au sein du cabinet, en se demandant si ce gouvernement est celui de la bataille pour la présidentielle. Selon lui, il ne faut pas du tout précipiter les choses, car après la guerre en Irak, le pays affronte des défis, dont l’implantation, que les Libanais rejettent. Il existe également de graves questions comme les changements que la présence des forces américaines aux frontières avec la Turquie, la Syrie et l’Iran pourrait provoquer. Pour le député, il est clair que les circonstances occurrentes joueront un rôle primordial dans la présidentielle. Il précise que, pour sa propre part, il souhaite la reconduction du mandat du président Lahoud, dont il loue les positions nationales. Il déplore les zizanies intérieures qui suscitent de la confusion. Pour conclure qu’à défaut de reconduction, il faudrait un nom qui fasse l’unanimité par ses qualités transcendantes.
Nassib Lahoud de son côté soutient que la prochaine présidentielle devrait être une étape importante dans la vie politique du pays. Il met en garde contre les manipulations de la Constitution, comme cela s’est produit à deux reprises par le passé. Il rappelle qu’il s’était opposé à la révision du texte, en 1995 comme en 1998. La loi fondamentale doit être respectée, ce qui signifie qu’il faut élire un nouveau président qui inspire confiance, en redonnant vie à Taëf, en tournant définitivement la page de la guerre domestique, conclut le député du Metn.

Émile KHOURY
Certains soutiennent qu’il faut trancher vite la question de la reconduction. Mais l’ouverture dès à présent de la chasse présidentielle serait préjudiciable pour le pays. Dont elle affecterait sérieusement la stabilité politique et partant économique, voire sécuritaire. C’est ce que soulignent des indépendants. Qui précisent qu’en tout cas il est pratiquement trop...